Ce travail porte sur les représentations des campagnards et des paysans dans les mentalités des Romains de l’époque républicaine, en se fondant sur l’étude de textes littéraires. Dans l’ensemble des œuvres latines de Plaute à Virgile, les ruraux donnent lieu à des images multiples et contradictoires, passant tantôt pour des rustres ridicules, tantôt pour des citoyens modèles. Nous montrons comment, malgré une telle diversité, ces représentations engagent une vision d’ensemble cohérente, liée à différentes conceptions de l’identité romaine. Une étude préalable du champ lexicographique couvrant les différentes dénominations de l’habitant des campagnes et une mise au point historiographique soulignent la place essentielle qu’occupaient encore les ruraux dans la vie sociale, économique et politique de l’Vrbs aux deux derniers siècles de la République. Il apparaît ensuite que le stéréotype du rustre, susceptible d’être analysé en termes de marqueurs, constitue un véritable type théâtral dans la Néa, lequel influence d’autres textes où son utilisation dans l’invective se mêle parfois à un discours métatextuel. Car le rusticus ridicule, bien que constitué en contre-modèle de comportement, est paradoxalement associé à une identité romaine mise en débat. C’est elle qui entre aussi en jeu dans les discours des agronomes faisant l’éloge de la ruralité. Le stéréotype du bonus agricola, incarnation d’un mos maiorum rural, renvoie à des représentations collectives et à une valorisation axiologique de l’activité agricole – distincte du travail physique et de l’élevage – autant qu’à des prises de position idéologiques personnelles en faveur de la rusticitas. / Based on the study of literature, this work deals with the representations of the countrymen and peasants in the mentalities of Romans in the Republican era. In all the Latin books from Plautus to Virgil, the countrymen are depicted trough multiple and contradictory images, in which they are made out to be either ridiculous uncouth people or model, ideal citizens. We show that, in spite of such a diversity, these representations reveal a coherent global vision of the peasantry which is linked to different conceptions of Roman identity. A preliminary study of the lexicography encompassing the various denominations of the countryside inhabitants and a historiographical focus underline the essential place that the rural still had in the social, economic and political life of the Vrbs in the last two centuries of the Republic. It then comes out that the stereotype of the uncouth man, which could be analysed in terms of “markers”, is in the Nea a real theatrical type. These type influences other texts, in which it is used for the invective, sometimes mixed to a metatextual speech. Indeed, even if the ridiculous rusticus is a counter-model of behaviour, he is paradoxically associated to a debatable Roman identity, which also comes into play in the agronomists’ speeches praising rurality. The bonus agricola stereotype embodying a rural mos maiorum, points out to collective representations and to an axiological valorisation of the agricultural activity – unlike physical work or breeding – as much as to personal ideological stances favouring rusticitas.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA040063 |
Date | 20 September 2014 |
Creators | Blandenet, Maëlys |
Contributors | Paris 4, Ducos, Michèle |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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