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Politiques migratoires restrictives et sécurité des réfugiés et des migrants : le cas de l’Italie

L’importante médiatisation de la « crise méditerranéenne » de 2015 a attiré l’attention de la communauté internationale sur les conséquences tragiques des crises migratoires et sur l’inertie des États européens. Néanmoins, en 2018, le gouvernement italien instaurait le Décret Salvini, une politique migratoire restrictive visant, entre autres, à réduire l’entrée et la présence de migrants et de réfugiés irréguliers sur son territoire. Les effets des politiques migratoires restrictives sur les flux migratoires sont grandement documentés. Or, la littérature portant sur les effets de ces politiques sur les migrations clandestines et sur la sécurité des réfugiés et des migrants demeure embryonnaire. Cette littérature soutient que ces politiques favorisent le recours à des canaux d’entrée illégaux, entraînent l’enfoncement dans l’irrégularité des réfugiés et des migrants, accentuent leur précarité et les rend plus vulnérables à diverses formes d’exploitations. À cet égard, en se basant sur une approche de sécurité humaine, la présente recherche s’intéresse aux effets du Décret Salvini sur la vulnérabilité des réfugiés et des migrants à la traite des personnes en Italie. Une analyse de données quantitatives et qualitatives est effectuée afin de tracer un portrait de l’enjeu migratoire en Italie et d’observer les impacts du Décret-loi. L’analyse établit que l’adoption du Décret Salvini a rendu plus vulnérables les réfugiés et les migrants à la traite des personnes en Italie. Cette vulnérabilité est principalement due à la conversion du Système de protection pour demandeurs d’asile et réfugiés (SPRAR) en Système de protection pour titulaires de protection internationale et mineurs étrangers non accompagnés (SIPROIMI). / The significant media coverage of the “Mediterranean crisis” of 2015 has drawn the attention of the international community to the tragic consequences of migration crises and to the inertia of European states. Nonetheless, in 2018, the Italian government introduced the Salvini Decree, a restrictive migration policy aimed, among other things, at reducing the entry and presence of irregular migrants and refugees on its territory. The effects of restrictive migration policies on migratory flows are widely documented. However, the literature on the effects of these policies on irregular migration and on the safety of migrants and refugees remains embryonic. This literature argues that these policies favour the use of illegal entry channels, lead to the deepening of migrants and refugees into irregularity, increase their precariousness and make them more vulnerable to various forms of exploitation. In this regard, this research is based on a human security approach and examines the effects of the Salvini Decree on the vulnerability of refugees and migrants to human trafficking in Italy. Quantitative and qualitative data is here analyzed to better assess the migratory situation in Italy since 2013 as well as the impacts of the Decree-Law. The analysis establishes that the implementation of the Salvini Decree led to an increase of the vulnerability of migrants and refugees to Human trafficking in Italy. This is mainly due to the conversion of the Protection System for Asylum Seekers and Refugees (SPRAR) into the Protection System for International Protection Holders and Foreign Unaccompanied Minors (SIPROIMI).

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/26128
Date08 1900
CreatorsSerrano, Claudia
ContributorsZahar, Marie-Joelle
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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