En 1857, Joseph d'Ortigue constatait que les maîtrises des cathédrales en France, en activité au cours de la première moitié du XIXe siècle, ne pourraient jamais prétendre au rôle qu'elles avaient rempli pendant des siècles avant leur fermeture en 1791. Malgré le soutien dans un premier temps des pouvoirs publics, la tentative de refondation souhaitée pour chaque cathédrale, s'est en effet soldée par un échec : l'Église catholique n'a pas réussi à redonner au culte l'éclat musical et cantoral qu'il revêtait avant la Révolution. À travers l'étude de la maîtrise du Mans de 1801 à 1860, « une des premières rétablies et une des plus florissantes », cette thèse analyse les principales causes de cet échec inévitable : l'incertitude des ressources financières, l'évolution des mentalités en matière de religion, la formation incomplète des nouvelles générations de musiciens d'Église, le changement des goûts musicaux. Dans les années 1830-40, la liturgie et sa musique sont l'objet de vives polémiques où s’affrontent les partisans d'une musique expressive et les militants d'une restauration du plain-chant. Le renouveau musical dans les cathédrales, et notamment au Mans, ne trouve finalement son accomplissement qu'après une réforme de la liturgie qui définit la musique la plus appropriée au culte. Avec le retour de la liturgie romaine et du chant grégorien, plus de cinquante ans d’efforts auront été nécessaires pour que les cérémonies religieuses gagnent en cohérence ce qu’elles ont perdu en éclat. / In 1857, Joseph d’Ortigue saw that the music schools attached to French cathedrals in the first half of the 19th century could never play the part they had had for centuries, until they were closed in 1791. Though they were at first officially aided, all the cathedrals failed when they tried to revive their musical activity : the catholic church did not succeed in giving back to their celebrations the brilliance of music and song that had been theirs before the Revolution. Studying the Le Mans music school from 1801 to 1860 – it was « one of the first to be re-estblished and one of the most flourishing » –, this thesis analyses the main causes of this inevitable failure: the uncertainty of financial resources, the evolution of habits of thought as regarded religion, the incomplete training of the new generation of church musicians, as well as the changes in musical tastes. In the years 1830-1840, the liturgy and its music are hotly argued about by those in favour of an expressive music and those advocating a restoration of plain chant. The musical revival in cathedrals – notably in Le Mans – was eventually achieved only after a reform of the liturgy defining which music is most suitable for divine worship. With the return of the Roman liturgy and Gregorian chant, over fifty years were necessary for religious ceremonies to gain in coherency what they had lost in brilliance.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013TOUR2003 |
Date | 30 May 2013 |
Creators | Buvron, Jean-Marcel |
Contributors | Tours, Gosselin, Guy |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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