Return to search

Un aperçu de l'histoire sociopolitique du Rwanda et de la sociolinguistique des rapports entre le français et l'anglais

Cette étude concerne le bilinguisme, en particulier son aspect conflictuel qui est la diglossie. L'exemple choisi est le bilinguisme anglais-français au gouvernement rwandais (1994-2008), le terme 'a quo' en étant le début, et celui 'ad quem' la fin officielle. Il s'agit de voir si ce bilinguisme ne recelait pas quelque forme de diglossie même si les deux LWC (Languages of Wider Communication) étaient théoriquement sur un même pied. Dans l'affirmative, cela constituerait une première mention explicite de ce phénomène dans la sphère d'utilisation 'H', du moins selon nos connaissances, et c'est là l'intérêt scientifique de la recherche. Par ailleurs, une telle situation contiendrait sans doute des germes de divisionnisme dans l'élite rwandaise, les utilisateurs de l'une des deux langues se croyant supérieurs à ceux de l'autre, fait qu'il faut pointer du doigt à l'attention des décideurs, ce qui traduit l'intérêt social de la recherche qui recourt à l'approche qualitative. Ainsi donc, le chapitre 1 fait la synthèse des théories sur le bilinguisme. Le chapitre 2 définit les cadres géographique, ethnographique et ethnohistorique de la recherche, tous ces éléments concourant à mener à la problématique. En effet, deux principales composantes de la population rwandaise entretiennent une haine interethnique séculaire que la colonisation occidentale exacerba au début du 20eme siècle, d'abord en cautionnant et en aggravant la ségrégation du groupe dominant, ensuite en changeant son fusil d'épaule pour aider les opprimés à se libérer. L'inéluctable conflagration eut lieu en 1959. Ce fut le début de l'exode à différents moments d'une partie des anciens oppresseurs qui ne désarmèrent pas néanmoins. Ils réussirent à reprendre le pouvoir en 1994 dans un bain de sang sans nom. Étant principalement anglophile1, le noyau décideur des nouveaux maîtres imposa l'anglais comme LWC officielle à côté du français légué par la colonisation occidentale : c'était le début du bilinguisme A-F, objet de cette étude. Le chapitre 3 montre comment ce noyau assit son pouvoir d'une main de fer tout en accentuant de plus en plus les effets diglossiques de ce bilinguisme particulièrement étudié dans les chapitres 4 et 5. L'analyse conclut à l'existence effective de la diglossie A > F (intérêt scientifique) et de ses germes divisionnistes qui pourraient conduire à un conflit plus complexe que l'habituelle bipolarisation ethnique puisque, ajoutant le fait linguistique à ses causes, il serait multipolaire, des membres de chaque ethnie se retrouvant dans chaque camp (intérêt social).

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/22596
Date17 April 2018
CreatorsBwenge, Anthony
ContributorsDorais, Louis-Jacques
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format343 f., application/pdf
CoverageRwanda
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

Page generated in 0.0024 seconds