Les phénols et les phtalates incluent des composés très largement utilisés dans des produits de la vie quotidienne. Une grande partie de la population générale y est donc largement exposée. Ces composés sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens et des effets sur la santé chez l’Homme ont été rapportés, notamment après une exposition périnatale. Les études épidémiologiques sur les effets sur la santé humaine reposent généralement sur un faible nombre de biospécimens pour estimer l’exposition. Cependant, la variabilité intra-individuelle des phénols et des phtalates est potentiellement forte, ce qui peut entraîner une mauvaise classification de l’exposition dans les études sur les effets des phénols et des phtalates et limite leurs conclusions. La variabilité intra-individuelle des phénols et des phtalates au cours de la grossesse n’est pas très bien caractérisée à l’heure actuelle.L’objectif de cette thèse est d’explorer l’exposition aux phénols et aux phtalates et plus précisément : 1) d’étudier les associations entre une telle exposition pendant la grossesse et la santé respiratoire de l’enfant au cours de ses premières années de vie ; 2) de caractériser la variabilité temporelle intra-individuelle de ces composés au cours de la grossesse ; et 3) d’évaluer l’efficacité d’une approche basée sur le pooling intra-sujet d’un nombre réduit d’échantillons journaliers pour estimer l’exposition.Les associations entre l’exposition aux phénols et phtalates et la santé respiratoire reposent sur n = 587 couples mèresenfants de la cohorte prospective française EDEN. Les développements sur l’estimation de l’exposition au cours de la grossesse s’appuient sur n = 16 femmes enceintes ayant participé à l’étude de faisabilité de la cohorte SEPAGES.Les travaux de cette thèse quantifient la variabilité intra-individuelle des concentrations urinaires des biomarqueurs d’exposition aux phénols et des phtalates au cours de la grossesse pour des échelles de temps variées (du jour à plusieurs mois). Ils confirment empiriquement que cette variabilité peut biaiser fortement les fonctions doses-réponses dans les études épidémiologiques explorant les effets de l’exposition fœtale à ces composés chez l’Homme.Les résultats de cette thèse enrichissent la littérature émergente sur les effets des expositions précoces aux phénols et phtalates sur la santé respiratoire de l’Homme. Cependant, notre étude ainsi que la plupart des recherches précédentes sont potentiellement limitées par les problématiques liées à la mesure de l’exposition. Ce travail souligne l’importance de stratégies d’échantillonnage des biomarqueurs d’exposition plus élaborées pour l’étude de ces composés dans de futures études épidémiologiques. Ces résultats sont aussi pertinents en dehors du contexte de la grossesse et pour d’autres composés non-persistants. De nouvelles approches, telles que le pooling répété pour chaque sujet d’un petit nombre de biospécimens journaliers, validé dans cette thèse, sont nécessaires pour caractériser efficacement l’impact des composés non-persistants sur la santé de l’Homme. / Phenols and phthalates include chemicals widely used in daily-life products, resulting in ubiquitous exposure of the general population. There is growing concern regarding the effects on human health of these compounds, suspected to be endocrine disruptors, particularly during early life. Epidemiological research on the health effects of phenols and phthalates in offspring generally rely on a few biospecimens to assess exposure. These studies are limited by the possibly strong within-subject variability, which may result in exposure misclassification. The within-subject variability in the context of pregnancy and its possible impact on dose-response functions are poorly characterized.The aim of this thesis was to study the exposure to several phenols and phthalates during pregnancy by: 1) investigating the possible associations between this exposure and respiratory outcomes in childhood; 2) characterizing the temporal within-subject variability of these compounds during pregnancy; and finally 3) studying the efficiency of a within-subject pooling approach using a small number of daily biospecimens for exposure assessment.Associations between exposure to phenols and phthalates and respiratory health relied on n = 587 mother-child pairs from the French EDEN prospective cohort. Developments about the assessment of exposure during pregnancy relied on n = 16 pregnant participants of the SEPAGES-feasibility study who had collected all their urine samples for three weeks.This work quantified the within-subject variability of phenol and phthalate biomarker concentrations during pregnancy over various time scales (day to months), and confirmed empirically that this variability is likely to strongly bias the doseresponse functions in human-based epidemiological studies exploring the effects of gestational exposure to these chemicals.This thesis adds to the emerging literature on respiratory health impacts of early-life exposure to several phenols and phthalates. However, as for most studies on the human health effects of phenol and phthalate exposure, it is potentially challenged by this exposure assessment issue. Thus, this work emphasizes the relevance of more elaborate sampling strategies for exposure biomarkers in future epidemiological studies. These results have relevance for studies outside the context of pregnancy, and also for other nonpersistent compounds. New designs, such as the within-subject pooling of biospecimens validated in this study, are needed so as to efficiently characterize the health impact of nonpersistent chemicals.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018GREAS012 |
Date | 24 May 2018 |
Creators | Vernet, Céline |
Contributors | Grenoble Alpes, Slama, Rémy, Siroux, Valérie |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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