Des recherches antérieures sur les émotions en contexte organisationnel, notamment
autour des notions de travail émotionnel, de contrat psychologique et d'équité, ont
souvent soulevé la question de la rationalité et du caractère approprié ou non des
manifestations émotionnelles, ainsi que sur les mécanismes utilisés pour contrôler et
modérer celles-ci. Cependant, peu de recherche empirique a été effectuée sur la façon
dont les employés eux-mêmes font sens de leurs émotions au travail et le processus
par lequel ils parviennent à rendre celle-ci compréhensibles et légitimes, à la fois pour
eux-mêmes et pour autrui.
Au cours des dernières années, un courant de recherche émergent tend toutefois à
mettre de côté la perspective normative / rationaliste pour soulever ce type de
questions. Ainsi, au lieu d'être considérées comme des expériences strictement
subjectives, privées, voire inaccessibles, les émotions y sont envisagées à travers les
discours et les mises en récits dont elles font l’objet. Les émotions apparaissent ainsi
non seulement exprimées dans le langage et la communication, mais construites et
négociées à travers eux.
La recherche présente développe empiriquement cette perspective émergente,
notamment en faisant appel aux théories du sensemaking et de la narration, à travers
l’analyse détaillée des récits de quatre employés chargés du soutien à la vente pour un
revendeur de produits informatiques. En demandant à mes sujets de parler de leurs
expériences émotionnelles et en analysant leurs réponses selon une méthodologie
d’analyse narrative, cette recherche explore ainsi la façon dont les employés
parviennent à construire le sens et la légitimité de leurs expériences émotionnelles.
Les résultats suggèrent entre autres que ces processus de construction de sens sont
très étroitement liés aux enjeux d’identité et de rôle. / Past research into emotions in organizational contexts, notably the research
into the theories of emotional labour, the psychological contract, and equity
theory, has tended to focus on questions of the rationality and
appropriateness of emotional manifestations, as well as mechanisms used to
control and moderate emotions. However, little empirical research has been
done into how employees themselves make sense of their emotions and the
processes by which they legitimize and render these emotions
understandable, both to themselves and to others.
In recent years, an emerging research perspective has shifted away from the
normative/rationalistic perspective to address these questions. Rather than
being considered strictly subjective, private, and inaccessible experiences,
emotions are now seen as accessible via discourse and narrative. And more
that simply being expressed in language and communication, they are
understood to be constructed and negotiated by them.
This research develops this perspective by drawing on the theories of
sensemaking and narrative theory; looking at the detailed narratives gathered
from four non-sales employees at an IT reseller. By asking research
participants to talk about emotional experiences and analyzing their
narratives using a narrative theory methodology, this research hopes to shed
some light on how employees make sense of and legitimize their emotional
experiences.
Among other things, the results suggest that the process of sensemaking is
very closely linked with issues of identity.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMU.1866/8957 |
Date | 10 1900 |
Creators | Berner, Nili |
Contributors | Robichaud, Daniel |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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