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Les jeunes filles des milieux populaires ruraux en anjou (1920-1950)

Il n'existe pas dans la langue française de traduction simple du terme anglais "Girlhood" désignant à la fois l'état de jeune fille et le processus de formation dont il est le résultat. De même l'adjectif "girlish" utilisé pour qualifier tout ce qui se rapporte spécifiquement à cet état n'a pas d'équivalent. Pour étudier comment on devient peu à peu "jeune fille" dans les campagnes angevines entre 1920 et 1950 je suis partie du récit fait de leur jeunesse par cent femmes nées dans une commune rurale entre 1905 et 1935. Je souhaitais y rechercher les indices d'une "girlisation" de leur jeunesse sous l'effet des mutations contemporaines affectant le genre féminin. Se reconnaître et être reconnues comme "jeunes filles", supposent pour celles qui en ont font l'expérience à la fois singulière et partagée, de répondre à des critères précis et changeants de qualification en terme d'apparence et de comportement. Construction sociale et culturelle, le genre s'apprend. Cet apprentissage implique l'acquisition de savoirs normatifs, constituant le référentiel du genre et l'expérimentation de savoir-faire performatifs le mettant en application. Au croisement du temps biographique de la jeunesse, âge de cristallisation de l'identité sexuée et du temps historique des mutations du genre dans la société occidentale de la première moitié du XXe siècle, l'étude, à partir des sources orales, des jeunes filles des milieux populaires ruraux, permet d'éclairer les mécanismes complexes d'appropriation de ces nouvelles normes.

Identiferoai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00581623
Date24 June 2010
CreatorsEl Amrani, Frédérique
PublisherUniversité d'Angers
Source SetsCCSD theses-EN-ligne, France
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypePhD thesis

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