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Les relations équivoques, approches circonspectes pour une socioécologie des oasis sahariennes.

Je conseille aujourd'hui de se reporter à l'ouvrage qui reprend les idées de cette thèse, paru en 2005 aux éditions IRD, en libre accès à cette adresse:<br />http://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00004609/<br />------------------------<br />L'objectif de ce travail portait sur les relations entre les sociétés et leur milieu naturel. Plusieurs éléments m'incitèrent à travailler sur un modèle de la vie oasienne plus complexe. Ce fut d'abord l'ubiquité d'un déconcertant exotisme dans l'analyse scientifique et ce fut par ailleurs une tendance simplificatrice à concevoir l'oasis comme un « point fertile dans le désert » facile à saisir et comme définie exclusivement par une approche essentialiste de l'élément rare, l'eau.<br /><br />Mes études antérieures en biologie m'encouragèrent à consacrer spécialement mon travail aux palmeraies des oasis. J'ai surtout travaillé sur une région du Sud tunisien, le Jérid, mais aussi sur Djanet, dans le sud de l'Algérie, et Zagora au Maroc.<br /><br />Pour saisir ces relations entre les sociétés oasiennes et leur environnement, j'ai évité le dualisme nature / culture, en fusionnant ces catégories et poursuivant le projet d'établir une socioécologie oasienne.<br /><br />La construction de la nature oasienne fut analysée en se basant sur sa structure spatiale à trois niveaux, du large (l'oasis en général) au restreint (le jardin). Selon leur localisation dans l'espace, trois niveaux de possibilités de praxis oasienne sont différenciés. Dérivant de l'organisation de l'espace, les niveaux correspondants de temporalités peuvent être distingués ; ils autorisent ces différentes praxis.<br /><br />S'il est toutefois illusoire de définir une « norme oasienne » (ethnographique) pour les procès socioécologiques. Les praxis varient selon les différentes catégories d'acteurs. Ou plutôt, les acteurs du monde oasien usent de ressources variées selon la situation dans laquelle ils sont engagés et ces ressources sont certes des ressources naturelles, mais tout aussi des ressources d'ordre conceptuel ou idéel : ce que tel ou tel ensemble d'idées de la nature (de la nature) permet et facilite comme type de relation à l'environnement.<br /><br />Les jardiniers des oasis, on le vérifie, n'agissent pas sur leur environnement selon une norme dont la praxis serait déterminée strictement par le milieu ou la société. Il n'y a pas de préséance de la société ou du milieu comme facteur déterminant. Il y a conjugaison des deux et on peut évaluer leurs influences relatives selon la trame oasienne d'espace et de temps. Cette approche circonspecte de la complexité oasienne éclaire les relations équivoques du chercheur à son objet (méthodologie), de l'individu à sa société (sociologie) et de la société à son milieu (écoanthropologie).

Identiferoai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00120735
Date28 September 1998
CreatorsBattesti, Vincent
PublisherUniversité René Descartes - Paris V
Source SetsCCSD theses-EN-ligne, France
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypePhD thesis

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