Peu d'études ont été menées sur l'influence de la stéréoscopie sur la perception d'un mixage audio au cinéma. Les témoignages de mixeurs ou les articles scientifiques montrent pourtant une grande diversité d'opinions à ce sujet. Certains estiment que cette influence est négligeable, d'autres affirment qu'il faut totalement revoir notre conception de la bande-son, aussi bien au niveau du mixage que de la diffusion. Une première série d'expériences s'est intéressée à la perception des sons d'ambiance. 8 séquences, dans leurs versions stéréoscopiques (3D-s) et non-stéréoscopiques (2D), ont été diffusées dans un cinéma à des sujets avec plusieurs mixages différents. Pour chaque présentation, les sujets devaient évaluer à quel point le mixage proposé leur paraissait trop frontal ou au contraire trop « surround », le but étant de mettre en évidence une éventuelle influence de la stéréoscopie sur la perception de la balance frontal/surround d'un mixage audio. Les résultats obtenus ont rejoint ceux d'une expérience préliminaire menée dans un auditorium de mixage, où les sujets se trouvaient en situation de mixeur et devaient eux-mêmes régler la balance frontal/surround : l'influence de la stéréoscopie était faible et n'apparaissait que pour quelques séquences. Des études ont ensuite été menées sur la perception des objets sonores tels que dialogues et effets. Une quatrième expérience s'est intéressée à l'effet ventriloque en élévation : lorsque l'on présente à un sujet des stimuli audio et visuel temporellement coïncidents mais spatialement disparates, les sujets perçoivent parfois le stimulus sonore au même endroit que le stimulus visuel. On appelle ce phénomène l’effet ventriloque car il rappelle l'illusion créée par le ventriloque lorsque sa voix semble plutôt provenir de sa marionnette que de sa propre bouche. Ce phénomène a été très largement étudié dans le plan horizontal, et dans une moindre mesure en distance. Par contre, très peu d'études se sont intéressées à l'élévation. Dans cette expérience, nous avons présenté à des sujets des séquences audiovisuelles montrant un homme en train de parler. Sa voix pouvait être reproduite sur différents haut-parleurs, qui créaient des disparités plus ou moins grandes en azimut et en élévation entre le son et l'image. Pour chaque présentation, les sujets devaient indiquer si la voix semblait ou non provenir de la même direction que la bouche de l'acteur. Les résultats ont montré que l'effet ventriloque était très efficace en élévation, ce qui suggère qu'il n'est peut-être pas nécessaire de rechercher la cohérence audiovisuelle en élévation au cinéma. / Few psychoacoustic studies have been carried out about the influence of stereoscopy on the sound mixing of movies. Yet very different opinions can be found in the cinema industry and in scientific papers. Some argue that sound needs to be mixed differently for stereoscopic movies while others pretend that this influence is negligible.A first set of experiments was conducted, which focused on the perception of ambience. Eight sequences - in their stereoscopic (s-3D) and non-stereoscopic (2D) versions, with several different sound mixes - were presented to subjects. For each presentation, subjects had to judge to what extent the mix sounded frontal or “surround.” The goal was to verify whether stereoscopy had an influence on the perception of the front/surround balance of ambience. Results showed that this influence was weak, which was consistent with a preliminary experiment conducted in a mixing auditorium where subjects had to mix the front/surround balance of several sequences themselves.Studies were then conducted on the perception of sound objects such as dialogs or on-screen effects. A fourth experiment focused on ventriloquism in elevation: when presented with a spatially discordant auditory-visual stimulus, subjects sometimes perceive the sound and the visual stimuli as coming from the same location. Such a phenomenon is often referred to as ventriloquism, because it evokes the illusion created by a ventriloquist when his voice seems to emanate from his puppet rather than from his mouth. While this effect has been extensively examined in the horizontal plane and to a lesser extent in distance, few psychoacoustic studies have focused on elevation. In this experiment, sequences of a man talking were presented to subjects. His voice could be reproduced on different loudspeakers, which created disparities in both azimuth and elevation between the sound and the visual stimuli. For each presentation, subjects had to indicate whether or not the voice seemed to emanate from the mouth of the actor. Ventriloquism was found to be highly effective in elevation, which suggests that audiovisual coherence in elevation might be unnecessary in theaters.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015BRES0078 |
Date | 04 December 2015 |
Creators | Hendrickx, Etienne |
Contributors | Brest, Coppin, Gilles |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French, English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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