Après la conquête de Constantinople en 1453, la nécessité de recueillir des informations mises à jour sur la ville et ses nouveaux dirigeants est devenue une nécessité. Non seulement la documentation disponible sur les Turcs était obsolète, les Ottomans eux-mêmes étaient différents de la dynastie Seldjouqide rencontrée pendant les Croisades. Européens et asiatiques, musulmans et chrétiens, turcs et grecs, cerner la société ottomane était une tâche ardue qui demandait un fin observateur. Les Ottomans étaient impliqués dans presque toutes les affaires européennes et méditerranéennes, soit par la formation d'alliances, des déclarations de guerre, la création d’états vassaux ou l'établissement de routes commerciales. Le Saint Empire, la France et les villes italiennes furent parmi les premiers à envoyer des émissaires à Constantinople. Les récits des voyageurs offrent une variété de témoignages de première main sur la manière dont la capitale de l'Empire ottoman était régie des activités de la vie quotidienne jusqu’à la vision politique du sultan. L'identité du voyageur joue un rôle important dans la détermination du contenu de son rapport. Un ambassadeur, un espion, voit les choses différemment d'un marchand ou d'un moine. La perception de la réalité ottomane elle-même évolue du début à la fin du séjour. La représentation du Turc moyen, du sultan, des Grecs et d'autres minorités à Constantinople donne un aperçu de la représentation sociale et politique de soi et de l’autre en Europe pendant la Renaissance. Les comparaisons fréquentes avec l'Empire romain montrent que, étonnement, les Ottomans héritent de certaines caractéristiques qui expliquent leur âge d'or avec Mehmet le Conquérant et Suleyman le Magnifique. Le résultat du croisement des récits conduit à la conclusion inattendue que non seulement Constantinople devenait Istanbul, mais elle renouait avec ses racines romaines. / After Constantinople’s conquest in 1453, the need to gather updated information on the city under its new rulers became a necessity. Not only the available documentation on the Turks was obsolete, the Ottomans themselves were different from the Seljuk dynasty encountered during the Crusades. Both Asian and European, Muslim and Christian, Turks and Greeks, defining the Ottoman society was a hard task that needed a journey and a shrewd observer. The Ottomans were involved in almost all the European and Mediterranean affairs whether through forming alliances, waging wars, creating puppet states or establishing trade routes. The Holy Roman Empire, France and the Italian city states were among the first to send emissaries to Constantinople. The reports gathered by the travelers offer a variety of first-hand eye witnesses of how the capital of the Ottoman Empire is ruled from daily life activities to the political vision of the sultan. The identity of the traveler plays a great role in determining the content of his report. An ambassador, a spy see things differently from a merchant or a monk. The perception of the Ottoman reality itself evolves from the beginning of the journey to its end. The representation of the average Turk, the sultan, the Greeks and other minorities in Constantinople gives a great insight about the social and political representation of self and others in Europe during the Renaissance. The frequent comparisons with the Roman Empire shows that, surprisingly, the Ottomans are inheriting some characteristics that explain their golden age with Mehmed the Conqueror and Suleiman the Magnificent. The result of crossing the traveler’s accounts leads to the unexpected conclusion that not only Constantinople is becoming Istanbul, it is reclaiming its Roman roots.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017AZUR2028 |
Date | 19 October 2017 |
Creators | Mahjoub, Rami |
Contributors | Côte d'Azur, Gannier, Odile |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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