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La couleur de la plage. Géographies de l’exclusion socio-raciale sur les sables de Rio de Janeiro / The color of the beach. Geographies of socio-racial exclusion on the sands of Rio de Janeiro

Inscrite dans le champ de la géographie sociale et critique, cette thèse porte sur la marginalisation et l’exclusion socio-raciale sur les plages de la zone Sud de Rio de Janeiro dans une perspective intersectionnelle. Cette marginalisation doit autant à l’attention accrue des aménageurs et des planificateurs urbains pour les espaces publics de prestige qu’au souci des riverains pour leur cadre de vie, à leurs pratiques et appropriations individuelles qui sont aussi vectrices de mise à l’écart. À rebours du mythe de plages cariocas démocratiques, incarnation spatiale de la « démocratie raciale », je montre comment s’élaborent des imaginaires de corps légitimes, in place, et des stéréotypes de corps illégitimes, out of place, largement médiatisés par la diffusion de discours sécuritaires, consacrant à terme une ségrégation sur les plages. Ces stéréotypes sont spatialement construits : ils s’appuient sur les lignes de division sociales, économiques, raciales héritées de la période coloniale qui traversent la ville, opposant notamment zone Nord et zone Sud, et sur les imaginaires puissants qu’elles alimentent. Resserrant l’étude sur la jeunesse masculine noire originaire de quartiers défavorisés de Rio de Janeiro, je cherche enfin à comprendre quelles sont les appropriations possibles pour ceux les plus touchés par le stigmate et le sens conféré à la place occupée. Privilégiant une approche par les individus et le quotidien, ma recherche repose sur une méthode qualitative de type ethnographique mêlant entretiens compréhensifs, observation directe et participation observante, combinée à l’expérimentation d’une méthodologie de cartes sensibles auprès de ces enquêtés. / Set within in the field of social and critical geography, and adopting an inter-sectional perspective, this dissertation focuses on socio-racial marginalization and exclusion on the southern beaches of Rio de Janeiro. This marginalization phenomenon owes as much to the growing interest of developers and urban planners for prestige public spaces as it does to the concern of the local residents for their living environment, and their individual practices and appropriations that are further vectors of side-lining. Deconstructing the myth of democratic carioca beaches as a spatial embodiment of “racial democracy”, I will demonstrate how the imagination of legitimate bodies (“in place”) and the stereotypes of illegitimate bodies (“out of place”) are produced, in particular through extended securitarian media coverage that sanctions the idea of segregated beaches. Based on social, economical and racial division lines inherited from the colonial era that extend throughout the city, and particularly polarize its northern and southern areas, these stereotypes rely on the powerful imaginations these dividing lines fuel. They are the result of a spatial construct. Narrowing the study to that of young Black men from disadvantaged neighborhoods of Rio de Janeiro, I finally seek to understand what appropriations are possible for those this stigma affects the most, and the meaning given to the places they occupy. Choosing an approach that focuses on individuals and everyday life, my research rests upon an ethnographic qualitative method which merges comprehensive interviews, direct observation and observant participation with the methodical experimentation of emotional mapping of those investigated.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2019SORUL088
Date15 November 2019
CreatorsBrisson, Claire
ContributorsSorbonne université, Dupont, Louis
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text, Image

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