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Au-delà de la cime : interprétation théologique de quatre alpinistes

Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l’Université de Montréal
Université de Montréal (programme en extension avec l'université du Québec à Chicoutimi) / C'est le vent qui souffle dans les feuilles ou la brume au lever du jour, le soleil qui se couche puis la lune et les étoiles qui se lèvent. C'est le vol en plein ciel d'un oiseau ou la course folle des fourmis sur le sol. La nature enveloppe notre existence. Elle marque depuis le commencement, la vie des humains en les nourrissant et les protégeant. Elle a ses odeurs, ses bruits, ses couleurs, ses humeurs. Depuis que je suis toute petite qu'elle me fascine. Je ne me lasse jamais de l'observer, de m'émerveiller devant elle. Elle est pour moi une véritable passion qui m'a permis de mieux me connaître, de m'ouvrir aux autres, de surpasser mes peurs et mes limites. Elle m'a appris à vivre le moment présent, à découvrir la simplicité, la beauté et l'authenticité de la vie. Au point de départ de ce parcours de deuxième cycle, de mon besoin de comprendre, se trouve cette complicité avec la nature et plus spécifiquement ma rencontre avec la montagne. En effet, cette dernière m'a le plus appris et plus spécifiquement mon expédition au mont McKinley. Le mont McKinley, de son nom indien Denali, est le plus haut sommet en Amérique du Nord. Située en Alaska, elle est renommée comme une des montagnes les plus froides au monde (car elle se situe près du cercle polaire). Elle fait plus de 6 194 mètres. C'est après deux ans de travail, d'entraînement et de recherche de commanditaires que nous avons été déposés, le 5 mai 1990, sur le glacier de Denali. L'aventure prenait maintenant toutes ses formes. Pour cette expédition, chaque membre de l'équipe, composée de six hommes et une femme, transportait sa charge et l'équipement commun était partagé en sept. Nous voyagions en parfaite autonomie. Tout se trouvait dans les sacs à dos et les traîneaux. Étant une montagne de haute altitude, nous avons donc dû nous acclimater à l'altitude et la logistique était donc de monter par pallier, pour porter de la nourriture plus haut et de redescendre plus bas pour dormir. Nous y avons passé vingt-huit jours. Vingt-huit jours à marcher dans la neige sous le poids du sac à dos et du traîneau m'a amené au plus profond de moi. Demeurer sous la tente en espérant qu'elle ne cédera pas sous le vent, escalader la tête fixée au sol pour ne pas voir le paysage blanc qui ne finissait pas, croiser d'autres équipes avec laquelle tu crées des liens, des amitiés, mais qui ne reviendront jamais, m'ont amené à me poser des tas de questions...Était-ce la quête de l'absurde ou de l'absolu ? Est-ce la faim de l'aventure ou de l'inconnu qui me poussait sans cesse à avancer ? Est-ce la soif de vivre uniquement le moment présent qui me poussait à mettre un pied devant l'autre ? Qui sommes-nous pour aimer danser sur les parois de glace ente la vie et la mort ? Je devais pousser plus loin mon questionnement. Car la montagne était devenue plus qu'un simple terrain de jeu mais un vaste terrain d'apprentissage individuel axé sur la connaissance de soi, la réflexion personnelle, le dépassement de ses limites et de ses peurs ainsi que l'évolution et l'ouverture de la conscience. C'est de ce désir de mieux approcher et de comprendre les enjeux et les défis de cet apprentissage de vie qu'a pris forme ce mémoire de maîtrise. J'ajouterai que le choix de me fixer dans le champ disciplinaire de la théologie n'allait pas de soi, moi qui avais accompli un premier cycle dans le champ de l'activité physique. Mais loin de s'opposer dans l'espace de ce travail, ces deux horizons en sont venus à coïncider et à entrer dans un dialogue fructueux au service de cette soif qui m'habite de comprendre les différentes facettes de l'expérience de la montagne. Quatre chapitres forment l'armature de ce mémoire qui s'inspire directement de la méthode en théologie pratique à savoir : un temps d'observation, une herméneutique de la culture et de différentes traditions religieuses, avec un regard plus singulier sur la tradition judéo-chrétienne. Il convient pour faciliter le travail de lecture de faire un bref survol des différents contenus de ce mémoire.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/33223
Date11 1900
CreatorsHarvey, Elizabeth
ContributorsBouchard, Nicole
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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