À la suite du paquet Énergie Climat Européen et des Grenelle de l’Environnement, l’État français lance à partir de 2011 une série d’appels d’offres et d’appels à manifestation d’intérêt pour la construction d’infrastructures d’énergies marines renouvelables (EMR) le long des côtes françaises, en particulier en Basse-Normandie, région fortement marquée par son lien avec le nucléaire civil et militaire. Les parties prenantes du développement des EMR y anticipent des problèmes d’« acceptabilité sociale ». L’objet de cette thèse est, à partir de l’étude des acteurs qui concourent au développement des EMR en Basse-Normandie et des dispositifs d’acceptabilité qu’ils mettent en place, d’appréhender le maintien et le renouvellement d’un système énergétique centralisé fondé sur le nucléaire, en y intégrant l’alternative renouvelable. S’appuyant sur une combinaison de techniques d’enquête (observation directe, entretiens, questionnaires, recueil de productions documentaires, de textes réglementaires et de documents biographiques) dont l’analyse s’appuie sur des méthodes principalement qualitatives, ce travail montre que le maintien du système énergétique opère à travers le gouvernement de la critique. Les acteurs locaux, y compris critiques des projets, sont mobilisés par les entreprises, l’État, les collectivités, et les scientifiques à l’aide de dispositifs visant à construire l’acceptabilité sociale. Avec ces dispositifs d’acceptabilité, on n’assiste pas à une transformation des projets techniques vers l’intégration de dimensions sociales, mais davantage à la translation d’enjeux sociaux en termes techniques. / Following the European Union climate and energy package and le Grenelle de l’Environment, the French State launched, from 2011, a series of calls for tender and for expressions of interest for the construction of infrastructures of Marine Renewable Energy (MRE). The planned infrastructures are located along the French coast, particularly in Lower Normandy, a region characterized by the production of civilian and military nuclear power. Stakeholders in the development of MREs anticipated problems of "social acceptability". This thesis, based on a study of the actors who participated in the development of MREs in Basse-Normandie and of the acceptability mechanisms they have put in place, focuses on maintaining a centralized energy system based on nuclear energy, that has integrated the renewable alternative. Based on a combination of survey techniques (direct observation, interviews, questionnaires, collection of documentary productions, regulatory texts and biographical documents) analysed mainly through qualitative methods, this thesis reveals that the maintaining of the energy system operates through the government of critique. Local actors, including those who oppose the project, are mobilized by companies, the state, regional public authorities, and scientists through mechanisms aiming to build social acceptance. Thus acceptability, as an instrument of governing, does not mean a transformation of technical projects towards a better integration of social dimensions, but rather a translation of social questions into technical terms.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019NORMC029 |
Date | 22 November 2019 |
Creators | Bourdier, Laure |
Contributors | Normandie, Juan, Salvador, Lemarchand, Frédérick |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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