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Construire et habiter à Lugdunum : Organisation, formes et évolution de l’architecture domestique (IIe av. – IIIe siècle apr. J.-C.) / .

Traiter de la construction dans le monde romain, et plus particulièrement dans le cas d’une cité ou d’une colonie, constitue un exercice souvent ardu tant les angles d’approches sont nombreux. Pourtant, Lugdunum constitue une exception dans ce domaine, tant par la richesse de sa documentation archéologique et épigraphique, que par son statut de colonie romaine précocement dévolue en Gaule. Ce travail doctoral s’est donné pour objectif de traiter de l’architecture domestique à Lugdunum, à travers le prisme de la construction, en s’appuyant sur une approche globale, tant par les matériaux étudiés que par les méthodologies mises en place. En suivant les différentes étapes de la construction, l’objectif est de définir les différents approvisionnements des chantiers, l’évolution typologique et chronologique des matériaux et des techniques mises en œuvre, ou encore la diversité des formes de l’habitat, afin de dresser une image la plus précise possible de « l’art de bâtir » à Lyon, et des artisans qui y participent. À ces différentes questions, l’analyse des matériaux, des techniques de construction et des plans, ainsi que d’un corpus d’inscription, apporte des réponses très concrètes et ouvre de nouvelles perspectives de recherche.Dans le cadre d’un Master mené entre 2007 et 2009, l’étude des toitures en tuiles de terre cuite, en Gaule du Centre-est, et plus particulièrement à Lyon, a révélé une évolution typologique des tegulae et imbrices qui se prête à l’établissement d’une typo-chronologie détaillée, permettant de les dater au demi-siècle prés. En m’appuyant sur la méthodologie mise en place au cours de ce master, une analyse exhaustive des fragments de brique, de quart de colonne, de tomette d’opus spicatum ou encore de tubuli a été menée afin, de caractériser une éventuelle évolution de leur morphologie, ou de leur utilisation dans la mise en œuvre des bâtiments. Une attention particulière a également été portée à la nature des moellons (granite, gneiss, calcaire...), aux pierres d’importation (marbres et calcaire), ainsi qu’aux mortiers mis en œuvre dans l’architecture des maisons lyonnaises. Ces études, couplées à une analyse géomorphologique du territoire colonial, permettent de livrer une image complète de l’approvisionnement en matériaux de construction de Lugdunum. Le second axe de recherche concerne les techniques de construction employées pour édifier les domus de la colonie de Lyon. Les maçonneries (fondation et élévation) ont donc été analysées selon des critères techniques et typologiques, en parallèle de l’étude des matériaux (moellons, mortier, TCA). L’architecture en terre crue nous offre un autre angle d’approche. Cette technique de construction est omniprésente à Lyon pour l’architecture domestique et reste cependant peu étudiée. Nous aborderons donc les modalités de sa mise en œuvre, ainsi que sur les différentes formes d’architecture dans laquelle elle intervient (adobe, pans de bois, torchis…), au travers des vestiges découverts en place, ou des restes carbonisés qui nous sont parvenus. Enfin, nous aborderons la question du plan des maisons lyonnaises en reprenant la classification proposée par E. Delaval en 1995. L’apport de l’archéologie préventive et programmée à Lyon a en effet permis de renouveler le corpus des bâtiments à vocation domestique et/ou artisanale, mettant en lumière de nouveaux types d’édifice. Nous élargirons cette réflexion grâce aux comparaisons possibles avec les autres cités et colonies de Gaule et du monde romain. Pour conclure, ce travail doctoral focalisé sur l’évolution des techniques et des matériaux de construction, mais également des plans des édifices domestiques de Lyon, révèle la richesse d’une analyse menée à partir d’une grande variété de matériaux, souvent peu considérés par une partie de la communauté scientifique – à savoir les briques, les tuiles, les moellons, le mortier.... / Deal with the topic of construction in the Roman world, mostly for a civitates or a colonia, become a difficult exercise because of the many perspectives for this subject. However, Lugdunum is an exception in this field, both its rich archeological or epigraphic documentations and its status of early roman colony in Gaul. This doctoral research has set itself the objective of dealing of domestic architecture in Lugdunum. This work is built on a global approach, based on the studies of construction techniques and building materials as well as new methodology. Following the step of a construction site, the purpose of this work is to characterize the different chains of supply, the typological and chronological evolution of building materials or the diversity of the domestic architecture. The analysis of building materials, construction techniques, typology of the domus, as well as group of funeral inscriptions bring very concrete answers and opens new research opportunities.As part of a Master conducted between 2007 and 2009, studying the terracotta tiled roofs in Gaul, particularly in Lyon, allowed the establishment of a typology of tegulae and imbrices, permitting to date this type of artifact to nearly half a century. Based on the methodology developed in this master, a comprehensive analysis of fragments of brick, column quarter, bricks of opus spicatum or tubuli was conducted in order to characterize any changes in their morphology, or for use in the construction of buildings. Particular attention was also paid to the nature of rubble stone (granite, gneiss, limestone…), as well as the mortar used in the roman houses of Lyon. These studies, coupled with geomorphologic analysis of the colonial territory, allow delivering a complete picture of the supply of Lugdunum in building materials.The second research axis concerns the construction techniques used to build the domus of the colony. Masonry (foundation and elevation) were therefore analyzed using technical and typological criteria, in parallel to the study of materials (rubble stone, mortar, terracotta materials). The mud brick architecture and earth structures offering another angle of approach. This construction technique is ubiquitous in Lyon for domestic architecture and remains poorly studied. We will discuss the modalities of its implementation, as well as the various forms of architecture in which it operates (adobe, wood-framed, mud ...), through the remains found in place, or the carbonized artifacts discovered in the colony.Finally, we will discuss the issue of Roman houses plan in Lyon, incorporating the classification proposed by E. Delaval in 1995. The contribution of preventive archeology these past years in Lyon has allowed to renew the corpus of domestic buildings, highlighting new types of building. We will extend this thinking through the possible comparisons with other cities and colonies of Gaul and in the Roman world.In conclusion, this doctoral work focused on the evolution of techniques and building materials, but also plans of domestic buildings in Lyon, reveals the richness of an analysis from a variety of materials, often not considered by a part of the scientific community. At the scale of a colony, these various lines of research provide a better understanding for the concepts of manufacturing and material supply, but also to improve our knowledge of construction techniques. These different aspects, treated in a comprehensive manner and diachronic way, open to historical and sociological reflection concerning the organization of workshops (role of corporations, degree of independence) or evolving status of craftsmen of the Lugdunum colony working in construction site. These conclusions are based on an original corpus of funerary inscriptions of Lyon craftsmen.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2016LYSE2028
Date06 April 2016
CreatorsClément, Benjamin
ContributorsLyon, Poux, Matthieu, Desbat, Armand
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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