Après la Seconde Guerre mondiale, la France, affaiblie politiquement et économiquement, développe une politique culturelle extérieure qui utilise les manifestations artistiques, et en particulier les tournées théâtrales, pour assurer le rayonnement de sa culture et de sa langue. Par l’intermédiaire de l’Association française d’action artistique (AFAA), elle envoie de par le monde ses plus grandes compagnies, la Comédie-Française, le Théâtre national populaire de Jean Vilar, et la Compagnie Renaud-Barrault qui devient théâtre national en 1959. Dans un monde façonné par la Guerre Froide, les tournées les plus prestigieuses ont lieu aux États-Unis, en Union Soviétique et en Amérique latine. Le but de cette thèse est de déterminer dans quelle mesure les compagnies théâtrales, instrumentalisées par la diplomatie culturelle française, utilisent aussi ces tournées pour leur propre statut dans le champ culturel français, pour leur économie, ou pour l’affermissement de leur propre identité. La première partie explore les origines et le développement du cadre politique et institutionnel qui a permis la naissance de tournées théâtrales subventionnées et fait du théâtre français un produit d’exportation. Le deuxième mouvement se concentre sur la caractérisation de ce théâtre envoyé à l’étranger, sur son économie et son répertoire. Le troisième temps analyse les différents impacts du déplacement du théâtre à l’étranger. Quelles sont les conséquences possibles de cette situation sur la représentation elle-même et les attentes du public étranger ? Au-delà de la question de la réception, c’est la dimension politique, l’impact esthétique et le rôle symbolique des tournées qui seront mis en lumière. / After World War II, a politically and economically weakened France develops a cultural foreign policy that uses artistic manifestations, and in particular theatrical tours, in order to ensure the influence of its culture and language. Thanks to the French Association for Artistic Action (AFAA), which was directly supported by the ministry of Foreign Affairs, France sends its greatest theatre companies all over the world, the Comédie-Française and the National Popular Theatre of Jean Vilar, as well as the Renaud-Barrault Company that becomes a national theatre in 1959. In a world shaped by the Cold War, the most prestigious tours take place in the United States, the Soviet Union, and Latin America. This thesis aims at determining to what extent these theatrical companies are not only exploited by the French government for cultural diplomacy, but manage themselves to benefit from the touring system, be that for their own status within the French cultural field, for their own economic solvency, or for the strengthening of their own identity. The first part explores the origins and development of the political and institutional frame that enabled the birth of this system of subsidized, international theatrical tours that made an export out of French theatre. The second part focuses on the characterization of French theatre abroad, on its economy and its repertory. The third section analyses the different impacts of the displacement of theatre abroad. What are the possible consequences on the performance itself and on the expectations of the international audience? Beyond the question of reception, the thesis will shed light on the political consequences, the aesthetic impact and the symbolic role of the tours.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011MON30081 |
Date | 12 December 2011 |
Creators | Falcon, Cécile |
Contributors | Montpellier 3, Plassard, Didier |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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