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Analyses microtextuelles de trois pièces d'Eugène Ionesco

Le présent mémoire de recherche s'inscrit dans le programme de maîtrise en études littéraires offert à l'Université du Québec à Chicoutimi. Le théâtre étant maintenant reconnu comme genre littéraire à part entière, celui d'Eugène Ionesco se donne ici comme objet d'analyse.

Le théâtre est le lieu du dialogue. Or le dialogue a été remis en question dans les années 50. Il s'est mis à correspondre à l'action elle-même, plutôt qu'en être l'instrument. L'intrigue, en revanche, s'est disséminée au niveau moléculaire, c'est-à-dire dans les répliques, au lieu de se retrouver dans la fable.

La méthode de Michel Vinaver correspond à cette perspective, en analysant le texte dialogique de façon « microtextuelle ». Cette lecture au ralenti est une variété de la sémiotique pragmatique, s'appliquant à l'étude des dialogues. Dans ce cas-ci, le corpus est constitué de fragments de La jeune fille à marier, de Scène à quatre, et du Maître d'Eugène Ionesco.

Cette recherche tente de démontrer que les structures dramatiques anti-conventionnelles de Ionesco sont le résultat d'une stratégie d'écriture qui cache un message sous un texte souvent taxé de futile et, de façon réductrice, d'absurde. Les axes dramaturgiques proposés par Vinaver (comme la situation de départ, le caractère et la dynamique de l'action d'ensemble, la densité des événements et des informations, les thèmes, les idées, les personnages, la surprise et le déficit) servent à mettre au jour une part de ce message.

L'analyse méticuleuse de fragments des trois pièces révèle que pour Scène à quatre et Le Maître, la parole crée, par un enchaînement serré, le besoin de réagir et de faire se perpétuer l'action véhiculée par les répliques. Pour La jeune fille à marier, il y a une ambiguïté, en cela que la parole fait progresser l?action par petits coups, en épuisant les thèmes en spirale, ne maintenant pas une seule ligne de pensée mais plusieurs.

Pour les trois pièces, la surprise n'est pas dans la fable, mais dans les répliques. Il y a absence de piège (sauf dans Scène à quatre). Enfin, le déficit est dans la fable (sauf dans La jeune fille à marier). C'est le propre de ces pièces de ne pas offrir d'histoire en tant que telle, mais l'assise préalable à quelques questions flottantes.

Peu d'événements surviennent, peu d'informations sont véhiculées et ni les idées, ni les thèmes (sauf dans Scène à quatre) ne prévalent dans le fil de l'action. Malgré cela : l'intérêt de la situation est fort (sauf pour La jeune fille à marier) et la fiction est infrangible et crédible (à l'exception de Scène à quatre). L'insignifiance des sujets n'empêche donc pas la magie d'opérer. La fiction tient la route.

Enfin, l'égalité de statut entre le spectateur et les personnages est le résultat de la forte interaction des personnages, rythmée au présent.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QCU.566
Date January 2005
CreatorsDubé, Valérie
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://constellation.uqac.ca/566/

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