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Épistémologie et pratique de la science chez Aristote : les seconds analytiques et la recherche de l'essence dans le De Anima

Dans le champ des études aristotéliciennes, la question du rapport entre l’épistémologie des Seconds Analytiques et la science «réelle» des traités de philosophie naturelle constitue, comme on sait, l’un des problèmes les plus controversés qui soient. On compte par dizaines les études qui, à l’époque moderne, ont été consacrées à la question. Néanmoins, il n’existe que très peu de comparaisons directes entre les écrits théoriques et les écrits scientifiques du Stagirite. Dans la présente thèse, nous cherchons à effectuer une semblable comparaison, en interprétant les chapitres II, 1 à II, 3 du De Anima, où Aristote s’emploie à déterminer et à démontrer la définition de l’âme, à la lumière du deuxième livre des Seconds Analytiques, où notre auteur présente sa théorie des méthodes de définition et traite en profondeur du difficile problème de la démonstration de l’essence. La méthode d’interprétation que nous privilégions s’inspire, sous certains aspects, de l’approche analytique; mais sous d’autres, elle tient plutôt de l’approche synthétique ou herméneutique. Pour chacun des sujets que nous abordons, en effet, nous effectuons une revue approfondie de la littérature secondaire pertinente et nous procédons à une décomposition systématique des difficultés. Mais nous prenons toujours en considération, dans le développement de nos propres solutions, les contextes particuliers dans lesquels s’inscrivent les différentes remarques d’Aristote. La mise en relation que nous effectuons permet, à notre sens, d’illustrer et de mieux comprendre le sens des analyses menées dans les Seconds Analytiques, tout en permettant de trancher deux des plus grandes difficultés que pose le texte du De Anima, à savoir le problème, soulevé par le chapitre II, 2, de la nature de la démonstration de l’âme, et le problème, soulevé par le chapitre II, 3, du type d’unité propre à l’âme. Nos positions sur ces points sont que la démonstration proposée en II, 2 n’est pas — comme le croient la plupart des commentateurs — une démonstration a priori, mais bien plutôt une démonstration a posteriori, et que l’âme se voit bel et bien reconnaître par le Stagirite, dans le chapitre II, 3, une unité de type générique. La conclusion générale de notre thèse est qu’il existe, contrairement à une opinion assez répandue, un lien assez étroit entre les prescriptions des Seconds Analytiques et les processus de recherche mis en œuvre dans le De Anima.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/42283
Date03 March 2021
CreatorsAchard, Martin
ContributorsNarbonne, Jean-Marc
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Formatiii, 218 feuillets, application/pdf
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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