Cette enquête s’intéresse à la réception des œuvres fictionnelles, lorsque celle-ci se concrétise dans des « créations dérivées », c’est-à-dire des productions dues aux récepteurs les plus engagés, et en recherche les déterminants sociaux dans des contextes donnés. Si, sous l’effet de la numérisation de la culture, de nombreux contenus créés par les utilisateurs sur Internet témoignent d’une appropriation croissante des produits médiatiques, il faut mesurer la spécificité de ces pratiques culturelles amateurs et leurs continuités avec des engagements fictionnels plus anciens : ce travail le montre ici à travers le cas des fanfictions, ces textes, en plein essor depuis les années 2000, écrits par des fans, pour compléter, prolonger ou amender des œuvres fictionnelles originales. En croisant sociologie de la culture et histoire littéraire, ce travail défend que les fanfictions reposent sur des mécanismes fondamentaux liés à la réception et à la circulation sociale des univers fictionnels, mais qui s’expriment toujours selon des contraintes à la fois sociales, économiques, médiatiques et juridiques. À partir d'uncorpus d’un millier de textes, d’observations sur un des principaux sites hébergeurs et de comparaisons historiques, ce doctorat discute d'abord le passé des fanfictions en ne le limitant aux années 1960 où elles étaient déjà présentes dans les fanzines et tout en ne le confondant pas avec celui de toute la littérature. L’étude souligne ensuite comment ces textes restent le résultat d’une production et d’une organisation collectives où le support de diffusion, les interactions entre fans et avec les industries culturelles structurent leur format et leur contenu. / This study deals with the reception of fictional works, when it materializes as “derivative works”, i.e. products made by active audiences, and seek the social factors explaining the shape took by these creations in a given context. If a lot of user generated contents now on the Internet –thanks to the digitalization of culture and the spread of ICT– shows that media products are more and more appropriated by amateurs, the specificity of these cultural practices and their continuity with older types of fictional involvements must be assessed: it will be exemplified through the case of fanfictions, also on a growing trend since the 2000s on the Web, that is texts, written by fans, which finish off, extend or correct original fictional works. Mixing cultural and media sociology with literary history, this dissertation suggests that fanfictions rest upon basic mechanisms linked to the reception and the circulation of fictional worlds, but always constrained by social, economic, media and legal factors. Based on the study of a thousand of fanfictions, observations from one of their main archives, and comparisons with literary successes which also generated derivatives texts, this research first discusses fanfictions’ past, extending it further than the 1960s when they were published in fanzines, but distinguishing it from the whole literature’s past. The inquiry then reveals how fanfictions are still the result of a collective production and organization, in which the broadcasting medium, the interactions between fans and with creative industries construct their format and content.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013ENST0059 |
Date | 30 September 2013 |
Creators | François, Sébastien |
Contributors | Paris, ENST, Pasquier, Dominique |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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