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Affect and difference in the philosophy of Merleau-Ponty

Interest in "affect" in theoretical work in the humanities has intensified dramatically in the last decade, giving rise to talk of an "affective turn" to rival the "linguistic turn" of the last decades of the twentieth century. Bringing Maurice Merleau-Ponty's philosophy into dialogue with work in the affective turn such as Arlie Hochschild's account of "emotional labor," as well as with criticisms of his philosophy of child perception from recent empirical studies on neonate imitation, and with the philosophies of William James, Paul Schilder, Julia Kristeva, and Henri Bergson, the question of affect becomes a fresh, fascinating, and revealing register for understanding the development of Merleau-Ponty's own thought. The question of affect, as I frame it in Chapter 1 with respect to themes in the affective turn as well as through a study of the role of affect in Merleau-Ponty's philosophy, is a question of how to account for a key ambiguity in the nature of affective phenomena. I initially approach this as a reversibility of inward feeling and outward expression: affects involve bodily feelings that are not contained within the boundaries of the body, or the gestures and postures that incarnate them. Not only intracorporeally but also intercorporeally, there is a feedback circuit between affective surfaces and depths. I argue that we can neither separate these inner and outer aspects, nor homogenize them and dispense with the distinction. Thus the notion of difference as exteriority or negation is inadequate to account for the difference between affective surfaces and depths. I argue that we should aim instead to produce a genetic account of that difference: to think through affect, not only as something that crosses inner-outer borders, but also (and thereby) as a key part of the process that produces such a border as one of its effects—and thus that implicates a dynamic of differentiation prior to inside-outside difference. This entails accounting for affects as both pre-individual and individuating forces. Chapters 2 and 3 undertake a study of Merleau-Ponty's early work on the phenomenology of perception and work from his middle period on the development of child perception, finding there an initial account of affect as pre-individual and individuating. I locate affect in Merleau-Ponty's account of perception prior to the emergence of the felt distinction between interoception and exteroception, perceptions that bear on an inner territory or on an external world. I also argue that Merleau-Ponty offers an account in which the feeling of bodily boundaries—the felt sense of privacy, interiority, or mineness in one's own body (le corps propre)—is not always already given in experience, but must be produced and maintained through affective forces. Throughout I argue for a close association between the imaginary and affect, reconceptualizing imaginary structures of embodiment such as the body schema and body image through their connection to affect. Chapter 4 takes up the question of how affect functions as a dynamic of differentiation at a pre-individual level in Merleau-Ponty's early work, analyzing his account of pure depth as affective orientation. Chapter 5 finds unique resources in Merleau-Ponty's later work for theorizing affect as a pre-individual and individuating force, focusing on his account of love as institution. In sum, I find affect positioned as a generative dynamic of differentiation prior to the distinction between interiority and exteriority; one that makes that distinction possible. I conclude that affect should be understood as a unique force of meaningful differentiation, one that does not rely on exteriority or negation, but that rather thrives in even the most dizzying proximity: an alterity that can be found in intimacy. / L'intérêt des humanités pour le travail théorique touchant l'affect s'est intensifié de façon dramatique depuis les dix dernières années, ce qui provoque des discussions sur un possible tournant affectif pouvant rivaliser le tournant linguistique des dernières décennies du XXe siècle. En mettant la philosophie de Maurice Merleau-Ponty en dialogue avec les travaux du tournant affectif, tels ceux de Arlie Hochschild sur le « travail émotionnel », les critiques de sa philosophie de la perception de l'enfant que présentent de récentes études sur l'imitation chez le nouveau-né et les philosophies de William James, Paul Schilder, Henri Bergson et Julia Kristeva, la question de l'affect s'avère un nouveau terrain fascinant et révélateur permettant de mieux comprendre le développement de la pensée de Merleau-Ponty. La question de l'affect telle que présentée dans le Chapitre 1, c'est-à-dire au travers d'une mise en relation avec certains thèmes du tournant affectif et d'une étude du rôle de l'affect dans la philosophie de Merleau-Ponty, pose la question de comment rendre compte d'une ambiguïté fondamentale dans la nature même des phénomènes affectifs. Cette problématique est d'abord conçue comme une réversibilité des sentiments intérieurs et de l'expression extérieure : les affects touchent des sentiments corporels qui ne sont limités ni par les frontières du corps, ni par les gestes et les postures qui les incarnent. Tant au niveau intracorporel qu'intercorporel, il existe une rétroaction continuelle entre les surfaces et les profondeurs affectives. Je soutiens qu'il n'est possible ni de séparer ces aspects intérieurs et extérieurs, ni de les homogénéiser en se passant de la distinction entre eux. Ainsi, le concept de différence comme extériorité ou négation est insuffisant pour rendre compte de la différence entre les surfaces et les profondeurs affectives. Je propose au lieu une exploration de cette différence en élaborant un raisonnement génétique : une étude de l'affect, non seulement dans sa capacité de traverser les frontières intéreures-extérieures, mais également (et par ce fait même) en tant qu'élément clé du processus dont un des effets est la création d'une telle frontière—ce qui implique une dynamique de différenciation existant préalablement à la différence intérieure-extérieure. Pour ce faire, il faut rendre compte des affects comme forces à la fois pré-individuelles et individualisantes. Les Chapitres 2 et 3 entreprennent une étude des premiers travaux de Merleau-Ponty sur la phénoménologie de la perception ainsi que de travaux du milieu de sa carrière portant sur le développement de la perception de l'enfant et présentent une première description de l'affect pré-individuel et individualisant. Je considère que, dans la discussion de la perception de Merleau-Ponty, l'affect précède l'émergence de la distinction ressentie entre l'introception et l'extéroception, perceptions qui portent sur un paysage intérieur ou un monde extérieur. J'affirme également que Merleau-Ponty démontre que le sentiment associé aux frontières corporelles—l'intimité, l'intériorité, ou le corps propre ressenti dans le corps—n'est pas toujours déjà présent dans l'expérience, mais doit être produit et maintenu grâce aux forces affectives. Je souligne l'importance d'une association étroite entre l'imaginaire et l'affect, reconceptualisant ainsi les structures de l'imaginaire de l'incarnation, comme le schème corporel et l'image corporelle, grâce à leurs liens avec l'affect. Le Chapitre 4 se penche sur la question du fonctionnement de l'affect en tant que dynamique de différenciation au niveau pré-individuel dans les premiers travaux de Merleau-Ponty en analysant sa description de profondeur pure comprise dans son rôle d'orientation affective. Le Chapitre 5, traitant de la perspective de Merleau-Ponty sur l'amour à titre d'institution... [Truncated due to character limit. See attached thesis file for the conclusion of the French abstract.]

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMM.121251
Date January 2014
CreatorsWhitney, Shiloh
ContributorsAlia Al-Saji (Supervisor)
PublisherMcGill University
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
LanguageEnglish
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation
Formatapplication/pdf
CoverageDoctor of Philosophy (Department of Philosophy)
RightsAll items in eScholarship@McGill are protected by copyright with all rights reserved unless otherwise indicated.
RelationElectronically-submitted theses

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