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Des juges à La Haye : formation d’une judiciabilité universaliste, des amis de la paix à la lutte contre l’impunité / Judges in The Hague : the formation of a universalist judiciability, from the friends of peace to the fight against impunity

Portant sur la consistance historique de la « justice internationale », cette thèse essaie de repérer et d’analyser certains des grands processus ayant eu part à la formation historique, depuis deux siècles environ, d’une judiciabilité universaliste. Par judiciabilité, elle désigne et se donne pour objet une forme historique d’autorité, à la fois générale et spécifique. Cherchant à réduire l’écart entre sociologies de l’institutionnalisation des cours internationales et sociologies du jugement, elle s’écarte ainsi des perspectives centrées sur telle ou telle juridiction en particulier, des rapprochements opérés entre certaines juridictions en raison d’un horizon normatif commun supposé comme des comparaisons à l’aune d’une éventuelle fonction politique. Par judiciabilité universaliste plus précisément, elle entend une forme d’autorité liée à l’ensemble approximativement systématique des connotations de l’expression « justice internationale », c’est-à-dire à un certain horizon de sens : il en va en l’occurrence de justice et de guerre et de paix, d’apaisement et de réconciliation, d’attentes de consolation, de réforme, voire de délivrance. Fondée sur un présentisme de méthode, privilégiant les expériences de justice internationale les plus intensives, qui se trouvent être aussi les plus récentes, la thèse tente de démontrer deux choses : premièrement, que la consistance historique de la justice internationale ne saurait être saisie sans que l’on s’intéresse à des processus de relativement longue durée - deuxièmement, que dans ce champ de judiciabilité universaliste dont la formation s’étend sur deux siècles se multiplient, outre les enjeux normatifs, les enjeux de vérité. / This dissertation addresses the concrete historicity of “international justice”. It tries to map and analyze some important processes involved in the formation of a universalist judiciability since the 19th Century. By “judiciability”, it highlights a historical form of authority, general as well as specific – the very object of the inquiry. It therefore endeavours to bridge the gap between the sociology of the institutionalization of international courts on the one hand and the sociology of justice in action on the other and departs from analyses focusing on such or such international court, from assumptions of a common normative horizon allowing connections to be made between various courts, and from comparisons between courts and their respective political function, if any. More precisely, “universalist judiciability” refers to a form of authority associated with a particular horizon of meaning, the approximately systematic set of connotations of the phrase “international justice”: it is about justice and war and peace, appeasement, and reconciliation, expectations of solace, reform, or even wordly redemption. Based on a methodological presentism, the dissertation’s primary focus is on the most intensive experiments in international justice, which also happen to be the most recent ones. Two claims are made: firstly, that the concrete historicity of “international justice” cannot be grasped properly if due attention is not paid to relatively long range processes- secondly, that besides normative issues issues of truth have been multiplying in this field of universalist judiciability whose historical formation spans two centuries.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2012DENS0020
Date24 May 2012
CreatorsCondé, Pierre-Yves
ContributorsCachan, Ecole normale supérieure, Commaille, Jacques
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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