L’éthique néo-aristotélicienne développée à la suite du programme proposé par G.E.M. Anscombe en 1958 exclut-elle la notion de moralité ? Anscombe contestait la pertinence de la notion de « devoir moral ». Cela implique-t-il que l’on doive, pour la suivre, renoncer à toute distinction entre le « moral » et le « non moral » ? La défense d’un absolutisme moral motivait les analyses d’Anscombe concernant « l’intention ». Les critiques du légalisme, du conséquentialisme ou du subjectivisme qui sont menées dans le sillage de « La philosophie morale moderne » par les principaux représentants de l’éthique néo-aristotélicienne – Philippa Foot, Alasdair MacIntyre, Rosalind Hursthouse ou Martha C. Nussbaum – répondent au même type de préoccupation. Les néo-aristotéliciens cherchent à opposer aux conceptions modernes de la rationalité morale l’idée d’une rationalité pratique homogène. Mais c’est pour montrer qu’elle est intrinsèquement liée à la vertu. Dans le même esprit, ils opposent à l’anti-naturalisme de la morale britannique du XXème siècle un naturalisme non réductionniste. Sous ces différents aspects, leur réflexion bénéficie des liens qu’elle renoue avec l’inspiration originelle de la méthode de la « psychologie » anscombienne. C’est ce qui permet à certains d’entre eux de poser les jalons d’une éthique fondée sur les notions de vertu et de bonheur, que celle-ci revendique ou non son appartenance à « l’éthique de la vertu ». A travers sa définition de « l’action humaine », cette éthique qui possède certains traits caractéristiques de l’éthique des Anciens, implique bien néanmoins une définition exigeante et originale de la moralité. / Does neo-Aristotelian ethics, which was developed according to the programme by G.E.M. Anscombe in 1958, exclude the notion of morality? Anscombe challenged the relevance of the concept of ‘moral duty’. Does this imply that, to follow her programme, one must give up any distinction between ‘moral’ and ‘non-moral’? The defence of moral absolutism motivated Anscombe's ‘intention’ analyses. Critics of legalism, consequentialism or the subjectivism that was conducted in the wake of ‘Modern Moral Philosophy’ by the main representatives of neo-Aristotelian ethics—Philippa Foot, Alasdair MacIntyre, Rosalind Hursthouse and Martha C. Nussbaum—have responded to the same type of concern. The neo-Aristotelians, despite their disagreement on many points, seek to set the idea of a homogeneous practical rationality against modern conceptions of moral rationality; however, it is to show that rationality is intrinsically linked to virtue. In the same spirit, they set a non-reductionist naturalism against the anti-naturalist British ethics of the 20th century. Under these different aspects, their reflection benefits from a return to the original inspiration of Anscombe’s ‘psychology’ method. This return is also what allows some of them to lay the foundations for an ethical theory based on notions of virtue and happiness regardless of whether it claims to belong to ‘virtue ethics’ or not. Through its definition of ‘human action’, this ethical theory—which proposes to reconnect with certain characteristics of ancient ethics—implies, however, a demanding and original definition of morality.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017AZUR2038 |
Date | 12 December 2017 |
Creators | Goldstein, Pierre |
Contributors | Côte d'Azur, Talon-Hugon, Carole |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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