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Portrait de la violence subie par les élèves à l'école secondaire du Gabon

Thèse ou mémoire avec insertion d'articles / Depuis plusieurs années, les écoles gabonaises sont le théâtre de comportements violents multiformes impliquant les élèves. Cependant, le Gabon ne dispose pas de données statistiques sur l'ampleur de cette violence. L'objectif général de cette thèse de doctorat est de réaliser un portrait de la violence subie par les élèves de ces écoles secondaires dans ce pays. Plus précisément, celle-ci vise deux objectifs spécifiques : 1) décrire la nature, la prévalence et la fréquence des mauvais traitements du personnel scolaire envers les élèves des collèges d'enseignement secondaire (CES), selon le sexe, le niveau scolaire et le type de quartier (milieu socioéconomique) où se situe l'école; 2) décrire la nature, la prévalence et la fréquence de la violence entre pairs dans les CES, selon les mêmes indicateurs. Mille quatre-vingt-onze élèves (47 % de garçons) constituent l'échantillon, provenant de quatorze CES publics de Libreville et Port-Gentil, dont huit sont situés dans des quartiers résidentiels et six dans ceux dits populaires. L'instrument de mesure utilisé est le Questionnaire sur la sécurité et la violence à l'école au Gabon (QSVE/Gabon), une adaptation transculturelle de la version élèves du Questionnaire sur la sécurité et la violence à l'école révisé (QSVE-R/Beaumont et al., 2014). La passation de ce questionnaire autorapporté s'est faite par voie électronique. Les résultats montrent que la victimisation des élèves est répandue, qu'elle soit le fait du personnel scolaire ou des pairs. S'agissant de la maltraitance du personnel scolaire, elle touche près d'un élève sur deux (50,30 %). La maltraitance de type émotionnel est la plus signalée. Si les filles rapportent plus de maltraitance pour un comportement (un adulte de l'école m'a dragué ou dit des mots impolis de nature sexuelle) les élèves des quartiers populaires en déclarent davantage pour trois (un adulte de l'école m'a insulté ou donné un surnom humiliant, un adulte de l'école m'a puni de façon humiliante et la punition que m'a donnée un adulte de l'école m'a fait souffrir physiquement). Quant à la violence subie par des pairs, plus de deux élèves sur trois (68 %) la rapportent. Les violences de gravité mineure, en l'occurrence le vol d'objets personnels et les insultes/noms humiliants, sont prépondérantes. Globalement, les filles et les élèves des classes inférieures signalent plus de victimisation pour certains comportements (pour les filles : tenté de m'éloigner des amis, mal parlé de moi pour éloigner mes amis et volé mon argent ; pour les élèves des classes inférieures : menacé à l'école, frappé, brisé par exprès mes objets personnels et volé mon argent) alors que les garçons indiquent davantage subir de la violence de type « sorcellaire ». Mise en évidence dans cette recherche, cette dernière a été déclarée par près d'un élève sur quatre (23,7 %). Mais, dans la littérature scientifique très peu est connu sur ce type d'agression, notamment sur sa définition et sa prévalence. Aussi, le troisième article inséré dans cette thèse s'est consacré à le documenter. Ainsi, dans le but de contribuer au développement de connaissances nouvelles, c'est appuyé par une recension des écrits sur le sujet que cette thèse propose une définition opérationnelle de l'agression sorcellaire, de même que quelques éléments contextuels pour comprendre comment la sorcellerie s'invite à l'école, prenant la forme de divers actes d'agression. Des retombées pratiques de cette étude de même que des pistes de recherches ultérieures sont suggérées pour permettre aux décideurs et intervenants scolaires de trouver des solutions efficaces et pérennes pour faire face à cette situation-problème. / For several years, Gabonese schools have been the scene of multifaceted violent behavior involving students. However, Gabon does not have statistical data on the extent of this violence. The general objective of this doctoral dissertation is to provide a portrait of the violence experienced by secondary school students in this country. Specifically, the purpose of this dissertation is twofold: 1) to describe the nature, prevalence, and frequency of abuse by school personnel of high school students by gender, grade level, and type of neighborhood (socioeconomic environment) in which the school is located; and 2) to describe the nature, prevalence, and frequency of peer-to-peer violence in high schools by the same indicators. The sample consisted of 1091 students (47 % boys) from 14 public schools in Libreville and Port-Gentil, eight of which were in residential neighborhoods and six in working-class neighborhoods. The measurement instrument used is the Questionnaire on School Safety and Violence in Gabon (QSVE/Gabon), a cross-cultural adaptation of the student version of the revised Questionnaire on School Safety and Violence (QSVE-R/Beaumont et al., 2014). This self-reported questionnaire was administered electronically. The results show that student victimization is widespread, whether by school staff or peers. In terms of abuse by school staff, almost one in two students (50.30 %) was affected. Emotional abuse was the most reported behavior. While girls report more abuse for one behavior (an adult at school hit on me or said rude words of a sexual nature), inner-city students report more for three (an adult at school called me names or gave me a humiliating nickname, an adult at school punished me in a humiliating way, and the punishment given to me by an adult at school made me suffer physically). As for violence by peers, more than two in three students (68 %) report it. Violence of minor severity, in this case stealing personal items and humiliating insults/names, predominates. Overall, girls and lower grades report more victimization for certain behaviors (for girls: tried to get me away from friends, bad-mouthed me to get me away from friends, and stole my money; for lower grades: threatened me at school, hit me, purposely broke my personal items, and stole my money) while boys report more "witchcraft" type violence. The latter was reported by almost one in four students (23.7 %) in this research. However, in the scientific literature, very little is known about this type of aggression, particularly its definition and prevalence. Therefore, the third article in this thesis was devoted to documenting it. Thus, with the aim of contributing to the development of new knowledge, it is supported by a review of the literature on the subject that this thesis proposes an operational definition of witchcraft aggression, as well as some contextual elements to understand how witchcraft invites itself to the school, taking the form of various acts of aggression.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/118244
Date02 June 2023
CreatorsEnguengh Mintsa, Darius Rubin Michel
ContributorsBeaumont, Claire
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeCOAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (xiii, 183 pages), application/pdf
CoverageGabon, Gabon.
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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