Le Kenya, la Tanzanie et la Zambie mettent en place depuis le début des années 1990 des réformes marchandes de leur secteur de l'eau potable, sous la houlette des bailleurs de fonds internationaux. Dans les trois capitales étudiées (Nairobi, Dar es Salaam, Lusaka), l'histoire des réseaux d'eau montre un constant décalage entre desserte et urbanisation : celui-ci traduit l'échec de la généralisation de l'accès au réseau d'eau, de « l'apartheid hydrique » de la période coloniale, à la gestion publique post-indépendance. Pour remédier à la crise des réseaux, les réformes néo-libérales proposent, pour l'accès à l'eau des pauvres, des « solutions alternatives » consacrant la diversification marchande de la norme de service et la segmentation des clientèles. Les configurations locales multiples (appréhendées au moyen d'enquêtes-ménages), de la spatialisation à la territorialisation du service, permettent, à l'échelle de la ville, un progrès de l'équité spatiale en termes d'accès, mais les progrès de l'équité sociale sont plus ambigus. Les dispositifs de régulation se sont eux aussi fortement diversifiés, articulés autour des trois figures de l'usager, intervenant dans la mutation des relations entre services et espaces urbanisés : ils opposent gouvernance micro-locale et régulation à une échelle méso des territoires. Les autorités publiques, prenant conscience des implications de leur disqualification en tant que fournisseur direct de services, au profit des collectifs d'usagers, encadrés par des ONG et co-produisant le service d'eau, tentent de recentrer la régulation municipale mais se heurtent à l'héritage de la gestion urbaine en archipel.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00194126 |
Date | 11 December 2006 |
Creators | Bousquet, Anne |
Publisher | Université Panthéon-Sorbonne - Paris I |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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