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Contribution à létude de lalimentation de la pintade locale au Bénin, et perspectives daméliorations à laide de ressources non conventionnelles/Contribution to the study of local guinea fowl feeding in Benin and prospects for improvements with unconventional feedstuffs

Cette étude propose des voies damélioration de lalimentation de la pintade locale à laide de ressources alimentaires non-conventionnelles au Bénin.
La première partie de ce travail fait le point sur lutilisation des ressources alimentaires non-conventionnelles et particulièrement des graines de Mucuna spp. dans lalimentation de la volaille. Elle envisage le contexte de leur utilisation, leurs valeurs nutritionnelles ainsi que les contraintes liées à leur valorisation avant denvisager les effets des diverses techniques de traitement sur la réduction des teneurs en diverses substances toxiques et sur leur composition chimique.
La seconde partie porte sur létude des élevages traditionnels et les compare à une forme délevage contrôlé en station. Au Bénin, comme dans la plupart des pays au Sud du Sahara, lélevage traditionnel de la volaille est caractérisé par un système extensif peu productif et divaguant, où les animaux se nourrissent essentiellement sur les parcours. Ils disposent dabris sommaires et exigus et ne bénéficient ni de programmes de prophylaxie sanitaire ni dune alimentation adaptée. Toutefois, certains éleveurs distribuent en supplément des céréales ou dautres ressources non conventionnelles. Dans ces conditions, les performances pondérales des pintades ont été de 1121 ± 100 g à six mois dâge. En milieu contrôlé, cest-à-dire où les animaux étaient logés en permanence, nourris à laide dune provende formulée, séparés par sexe et vermifugés, le poids moyen à âge identique des mâles a été de 1151 ± 108 g contre 1085 ± 74 g pour celui des femelles. Dans les élevages traditionnels, les animaux vermifugés ont présenté une supériorité pondérale (1221 ± 107 g) par rapport au groupe non traité (1007 ± 31 g). Les performances de croissance des oiseaux élevés en milieu contrôlé nont pas été meilleures comparativement aux pintades du milieu rural, bien que les aliments utilisés en milieu contrôlé aient été conformes aux normes de la littérature. Létude des performances de reproduction dans le milieu rural et en milieu contrôlé situe lâge des femelles à la première ponte entre 7 et 9 mois avec un poids moyen de 1220 ± 97 g. Les pontes sont hivernales et les couvées sont réalisées dans 95,5 % des cas par les poules avec un nombre moyen de 14 ± 4 ufs incubés par poule et un taux global déclosion de 70 % pour une durée moyenne dincubation de 26 jours. La chute de la probabilité de survie a été la plus importante durant les 50 premiers jours de vie au cours desquels un taux de mortalité de près de 50 % a été observé. Malgré donc son importance économique, nutritionnelle et sociale, lélevage traditionnel de pintade au Bénin reste peu productif en raison de nombreuses contraintes incluant une forte mortalité juvénile, diverses pathologies, la prédation, le climat, le logement et une alimentation inadéquate.
La troisième partie fait linventaire du régime alimentaire des animaux divaguant, par analyse du contenu de jabot. Elle a ainsi permis de préciser la composition de la ration journalière de ces animaux, y compris la complémentation reçue par les éleveurs afin doptimiser la production. Les ingrédients trouvés dans les jabots ont été identifiés et regroupés en six catégories principales à savoir : la supplémentation, les graines des végétaux de parcours, leurs feuilles, les produits animaux, les minéraux et les éléments non identifiés. La quantité et la proportion des suppléments et des graines des végétaux nétaient pas significativement différentes entre les saisons tandis que celles des feuilles de végétaux, des produits animaux et des minéraux étaient plus élevées au cours de la saison des pluies. Les suppléments, en occurrence le maïs et le sorgho, étaient les composants majoritaires au cours des deux saisons. Les graines de végétaux les plus consommés provenaient de Panicum maximum (saison des pluies) et de Rottboellia cochinchinensis (saison sèche). Les teneurs des contenus de jabot en matière organique, extractif non azoté, et en énergie métabolisable étaient plus élevées en saison sèche, par contre les concentrations des minéraux étaient plus élevées en saison pluvieuse. Aucune différence na été notée entre les deux saisons en termes de matière sèche, protéines brutes et en fibres brutes. Lidentification et la quantification des différents composants alimentaires, ainsi que la détermination de la composition chimique et de la valeur alimentaire des aliments ingérés par les pintades au cours de la divagation a mis en évidence des déficits structurels mais également conjoncturels liés aux variations saisonnières de la qualité, de la disponibilité ou de laccessibilité des aliments pendant certaines périodes de lannée. Des corrections adéquates pour améliorer la production de la pintade en milieu villageois ont ainsi pu être proposées. Les graines de mucuna, en raison de leur composition nutritive, ont été proposées comme élément de solution à ce problème.
La quatrième étude a été réalisée afin dévaluer leffet de deux traitements de base (chaleur humide et chaleur sèche) sur la teneur des facteurs anti-nutritionnels, la composition chimique et la digestibilité des graines de mucuna. Les traitements thermiques ont amélioré les teneurs en protéines tandis que les taux de fibres brutes ont été réduits. Les teneurs en L-dopa, principal élément toxique de la graine de mucuna, ont augmenté en fonction du taux dincorporation de la graine. Une réduction significative de 52 % du taux de la L-Dopa a été constatée dans les graines bouillies par rapport à celles qui ont été toastées. Le traitement thermique a influencé significativement la digestibilité des nutriments, excepté celle de la matière grasse. Il en a été conclu que les graines de mucuna traitées adéquatement peuvent être utilisées pour nourrir la pintade.
La cinquième étude a porté sur lutilisation des graines de mucuna et des feuilles et cossettes de manioc sur les performances de croissance et la qualité de la viande des pintades. Des effets dépressifs sur la croissance des pintades et une réduction drastique de la consommation alimentaire ont été notés dans les groupes recevant des graines de mucuna crues. Le poids moyen de la carcasse ainsi que les différents morceaux de la découpe ont été significativement plus faibles que dans le groupe témoin. Cependant, la production de viande a été similaire entre les groupes témoin et ceux ayant reçu la graine de mucuna bouillie. Une augmentation significative du poids du gésier a été observée dans les lots ayant reçu les aliments contenant le mucuna traité, ainsi quune réduction du poids moyen des foies des animaux recevant des graine de mucuna crues. Lincorporation des graines dans la ration na toutefois pas modifié la qualité de la viande, les valeurs de pH et de capacité de rétention deau ayant été similaires dans les 3 groupes. Les analyses des foies, des reins et des muscles nont pas révélé la présence de L-dopa.
Par ailleurs, les performances enregistrées chez des animaux recevant des feuilles et cossettes de manioc ont été significativement plus faibles par rapport à celles observées dans le groupe témoin. Toutefois, aucune différence significative na été observée au niveau du poids des différents morceaux (blancs, ensemble cuisses-pilons, ailes) et du rendement de la carcasse, en fonction du lot. Aussi, la substitution du grain de maïs par les feuilles et les cossettes de manioc a permis de réduire le coût de production de la pintade. Ces ingrédients constituent aussi une opportunité pour réduire la concurrence entre lhomme et la volaille pour la consommation de maïs.
En conclusion, cette étude a montré quil est possible dutiliser avec succès certaines ressources non-conventionnelles telles que le mucuna qui constitue une opportunité pour les pays pauvres et qui pourrait contribuer à lamélioration de lautosuffisance alimentaire à partir de ressources locales/This study suggests ways of improvement of local guinea fowl feeding by unconventional resources in Benin.
The first part of this work reviews the use of unconventional feed resources, and particularly Mucuna spp. seeds, in poultry diets. This review focuses on the context of their use, their nutritional values as well as the constraints that hamper their upgrading before assessing the effects of various treatments on toxins levels and on chemical composition.
The second part of this study concerns the village poultry production systems, when compared to improved poultry production in station. In Benin, as in most of the countries in the South of Sahara, the village poultry production is characterized by an extensive system, in which birds have to scavenge to find most of their feed. They live in cramped houses and dont benefit either from disease prevention programs or from adapted feeding systems. However, farmers provide cereal grains or some unconventional resources. In these conditions, guinea fowl weight at six months was 1121 ± 100 g. In improved rearing, i.e. where animals were bred in houses, received complete diet, were separated by sex and received veterinary care, the mean weights at the same age were 1151±108 g for males versus 1085 ± 74 g for females. In village chickens, birds that received vermifuge treatments were significantly heavier when compared to untreated ones (1221 ± 107 vs 1007 ± 31 g). Growth performances in improved conditions were similar to that obtained with the guinea fowls reared in village, although they received complete diets that were in accordance with guinea fowl requirements. In rural area and in station, the study on reproductive performance indicated the onset of the first laying between 7 and 9 months of age with a mean weight of 1220 ± 97 g. Eggs laying occurred in rainy season, and broods were performed at 95.5 % level by hens, the mean number of eggs brooded by hen being 14 ± 4, with 70% hatching rate for 26 days of incubation duration. The decrease of cumulative survival probability was marked during the first 50 days of live during which a mortality rate of about 50 % was observed. In spite of its economic, nutritional and social importance, guinea fowl productivity in village area in Benin remains weak because of numerous constraints including keet mortality, diseases, predation, climate, housing and low feed supply.
The third part of the work studies scavenging guinea fowls crop contents, i.e., ingredients naturally found by the animals on the ground and supplement offered by the farmers. Ingredients found in crops were identified and divided in six main categories including supplemental feed, seeds, green forages, animal materials, minerals and unidentified material. Amounts and proportions of supplemental feed and seeds were not significantly different between seasons, whereas those of green forage, animal materials and mineral matter were higher in rainy season. Supplemental feed, especially maize and sorghum, was the largest component of the crop content in both seasons. The most represented grass seeds were Panicum maximum (rainy season) and Rottboellia cochinchinensis (dry season). Dietary concentrations of organic matter, non-nitrogen extract and metabolisable energy were higher in the dry season, while mineral concentrations were higher in the rainy season. There were no significant differences between the two seasons in dry matter, crude protein or crude fibre. The identification and quantification of various feed ingredients, as well as the determination of chemical composition and nutritive value of ingredients ingested by scavenging guinea fowl allowed highlighting the structural and short-term deficiencies due to seasonal variations of diets quality and availability during the year. Adequate corrections to improve guinea fowl production in village area were so able to be proposed. Mucuna seeds could solve this problem because of its leguminous-type feed value.
The fourth study was carried out to evaluate the effects of two basic treatments (cooking and toasting) on anti-nutrients factor contents, chemical composition and digestibility of mucuna seeds. Heat treatments improved proteins content whereas that of crude fibre was reduced. Contents of L-dopa, the main anti-nutritional factor in mucuna seeds, increased according to seed level incorporation. L-dopa content was significantly reduced by 52 % in cooked seeds while toasting had no effect. Heat treatment improved significantly seed nutrients digestibility excepted that of the ether extract. It was concluded that when mucuna seed is adequately treated, it could be used in guinea fowl diet.
The fifth study concerned the effects of mucuna seeds and cassava leafs and cossets on guinea fowl growth and meat quality. Crude mucuna seeds had depressive effects on guinea fowl growth and feed intake. Mean carcass and cut-parts weights were significantly lower in control group. However, meat yield was similar between control and cooked seeds groups. The gizzard weights were significantly increased in processed seeds diets groups and liver weight reduction was noticed in birds fed on raw Mucuna seed. Mucuna seed did not alter meat quality as assessed by the pH and water holding capacity measurements. L-Dopa analyses in liver, kidneys and breast muscle did not reveal the presence of any tissue residues.
Furthermore, growth performances recorded in birds receiving cassava leaves and cossets were significantly lower when compared to the control group. However, no difference was observed in cut-parts (breasts, thigh-drumsticks, wings) and in carcass yield between groups. So, maize substitution by cassava leaves and cossets allowed reducing feed cost. It can be then suggested that those feeds allow reducing competition for maize consumption between human and poultry.
In conclusion, it is possible to successfully use unconventional feed resources such as mucuna seeds which are an opportunity for developing country and could contribute to improve food security with local resources.

Identiferoai:union.ndltd.org:BICfB/oai:ETDULg:ULgetd-06262009-132551
Date19 June 2009
CreatorsDahouda, Mahamadou
ContributorsIstasse, Louis, Leroy, Pascal, Marlier, Didier, Cabaraux, Jean-François, Beckers, Yves, Vandenput, Sandrina, Scippo, Marie-Louise, Boly, Hamidou, Hambuckers, Alain, Clinquart, Antoine, Toleba Seibou, Soumanou, Hornick, Jean-Luc
PublisherUniversite de Liege
Source SetsBibliothèque interuniversitaire de la Communauté française de Belgique
Detected LanguageFrench
Typetext
Formatapplication/pdf
Sourcehttp://bictel.ulg.ac.be/ETD-db/collection/available/ULgetd-06262009-132551/
Rightsunrestricted, Je certifie avoir complété et signé le contrat BICTEL/e remis par le gestionnaire facultaire.

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