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Efficacité et mode d'action des bactéries propioniques et / ou lactiques pour prévenir l'acidose latente chez le ruminant

L'acidose ruminale latente (ou acidose sub-clinique) est une préoccupation majeure pour la nutrition des ruminants à haut potentiel de production. Cet état se caractérise par une instabilité du microbiote et des fermentations ruminales qui s'orientent variablement vers le propionate et/ou le butyrate. L'une des stratégies de prévention de l'acidose latente consiste à distribuer dans l'alimentation des ruminants des probiotiques capables de rééquilibrer le microbiote et les fermentations ruminales (dans un sens favorable pour l'animal). L'analyse de la bibliographie montre toutefois que l'effet des probiotiques, et plus particulièrement des bactéries probiotiques (BP), est variable et parfois contradictoire ce qui serait probablement lié à l'instabilité du microbiote. Afin d'étudier la possibilité de prévenir l'acidose latente par les bactéries propioniques et/ou lactiques, nous avons émis l'hypothèse que leur efficacité dépend des orientations fermentaires dans le rumen. Des acidoses latentes butyrique et propionique caractérisées par des profils fermentaires et microbiens distincts ont été développées chez le mouton non productif et la vache laitière pour étudier l'effet et le mode d'action de la bactérie propionique P63 seule ou associée aux lactobacilles Lb. plantarum ou Lb. rhamnosus (P63, Lp + P63 et Lr + P63) sur le fonctionnement de l'écosystème ruminal et les performances animales. Chez le mouton en situation d'acidose propionique, les BP utilisées ont amélioré le pH ruminal via une réduction de la proportion en lactobacilles. Chez la vache laitière, la stabilisation du pH a été associée à une moindre disponibilité en hydrogène susceptible d'être transformé en protons, suite à une augmentation de la propionogenèse et/ou de la densité bactérienne, deux voies consommatrices d'hydrogène. Au cours de l'acidose latente butyrique, l'amélioration du pH n'a été observée que chez les moutons supplémentés avec Lp + P63. Cet effet semblait être dû à une diminution des acides gras volatils et de la proportion en S. bovis mais aussi à un pH initial faible (pH < 5,5) probablement optimal pour l'action des BP ; ce qui n'était pas le cas chez les vaches pour lesquelles le pH initial était compris entre 5,9 et 6,1. En revanche, l'efficacité digestive a été augmentée par l'association de P63 aux lactobacilles chez la vache laitière. L'association Lp + P63 a augmenté les activités fibrolytiques (cellulase, xylanase) et la digestibilité de la matière organique, tandis que Lr + P63 a amélioré la digestion des fibres et a diminué la production de méthane de 25%. Nous n'avons pas observé d'effet sur les performances zootechniques, ce qui serait probablement dû au dispositif expérimental en carré Latin qui n'est peut-être pas optimal pour mettre en évidence l'effet des BP. Nos résultats sont les premiers à démontrer l'efficacité des bactéries probiotiques pour sécuriser et/ou améliorer la digestion des rations et réduire la production de méthane chez le ruminant en acidose, et l'association de P63 avec les souches de Lactobacillus sont les plus efficaces. Enfin, nous avons validé notre hypothèse selon laquelle l'effet et le mode d'action des bactéries probiotiques pour prévenir l'acidose dépendent des orientations fermentaires dans le rumen.

Identiferoai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00746197
Date27 April 2011
CreatorsLettat, Abderzak
PublisherUniversité Blaise Pascal - Clermont-Ferrand II
Source SetsCCSD theses-EN-ligne, France
Languagefra
Detected LanguageFrench
TypePhD thesis

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