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L'influence des structures et de la négociation sur la construction identitaire ethnolinguistique des jeunes en milieu francophone minoritaire : une étude de cas multiples de douze jeunes de la région d'Ottawa

Cette thèse vise à mieux comprendre l'interdépendance et l’influence des structures et de la négociation sur la construction identitaire des jeunes vivant en milieu francophone minoritaire au Canada. Elle tente d’étudier la manière selon laquelle les jeunes construisent leur identité ethnolinguistique, notamment dans le contexte d'une école de langue française en milieu minoritaire.
Cette thèse recourt aux notions d’acteur social et de structure. En effet, les acteurs sociaux sont entendus comme les participants à la recherche, et les structures, comme les milieux dans lesquels ces acteurs sociaux évoluent. Selon Giddens (1991 ; 1984 ; 1979 ; 1976), les structures sont produites et reproduites dans l’interaction sociale à travers le temps et l’espace des acteurs engagés. Les structures étudiées agissent directement sur les acteurs sociaux, lesquels, à leur tour, agissent sur les structures et les transforment. Il existe donc une interaction entre acteurs sociaux et structures. Pour encadrer cette analyse, la thèse recourt également aux notions de construction, de représentation et de performance identitaires. Le processus de construction identitaire se fait par la construction d’une représentation identitaire ayant pour résultat une performance identitaire, tout cela à l’intérieur des structures dans lesquels les jeunes évoluent. Ce processus triple décrit essentiellement le phénomène de la négociation identitaire. Ce phénomène ne peut que constituer un outil de réflexion, de compréhension et d’action pour les parents, les intervenants et les éducateurs en milieu francophone minoritaire au Canada.
La thèse se base sur une étude de cas multiples menée dans la région d'Ottawa au Canada. L’étude s’inscrit dans une tradition de recherche qualitative/interprétative et fait participer des jeunes scolarisés dans des écoles de langue française diverses. Afin d’élargir le champ d’études et de permettre ainsi de se rapprocher au plus près de la réalité du terrain, des parents des jeunes ont aussi participé à l’étude. La cueillette des données a été effectuée à partir d’entretiens avec les jeunes et leurs parents et une variété d’écrits provenant des médias sociaux soumis par les jeunes.
Tout d’abord, un premier ensemble de résultats fait ressortir cinq structures d’influence : la structure socioprofessionnelle des parents, la structure familiale, la structure scolaire, la structure des groupes d’amis, et la structure des médias sociaux dans lesquelles les jeunes évoluent. De plus, les jeunes s’identifient à trois catégories ethnolinguistiques : les francophones majoritaires, les sentiments d’appartenance partagée et le non-francophone. Les résultats de l’étude montrent un lien entre les structures et les catégories ethnolinguistiques qui est que la construction identitaire ethnolinguistique francophone des jeunes va croissante avec le nombre de structures qu’ils fréquentent dans lesquelles la langue française est dominante.
Un deuxième ensemble de résultats nous montrent que les structures exercent des influences qui agissent sur la construction identitaire ethnolinguistique des jeunes francophones et qui fait que certains d’entre eux s’identifient à la communauté francophone alors que d’autres ne s’y identifient pas, ou en sont exclus. Cependant, l’influence de ces cinq structures est relativisée par la latitude de négociation des jeunes qui donne lieu à une représentation et un avenir identitaire sélectifs au-delà de la simple détermination sociale.
Un troisième ensemble de résultats montre que les médias sociaux semblent fonctionner comme une structure d’influence sur la construction identitaire des jeunes. Cette influence de la structure des médias sociaux semble être négociée par les jeunes dans leur performance d’une représentation identitaire sélective.
La thèse se conclut par une réflexion sur les influences des structures et de la négociation sur la construction identitaire ethnolinguistique des jeunes et les conséquences de ces résultats sur le mandat des écoles de langue française en milieu minoritaire au Canada. La thèse entend contribuer à une meilleure compréhension de la négociation des jeunes à l’intérieur des structures dans lesquelles ils évoluent. Ainsi, cela permettrait de mieux outiller les intervenants en milieu scolaire dans leur accompagnement du processus de construction identitaire des jeunes en milieu francophone minoritaire et à éclairer les résultats concrets du mandat pour lequel l’école de langue française est missionnée.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:OOU./en#10393/19984
Date16 May 2011
CreatorsLeone, Hélène H.
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse / Thesis

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