Comment la relève agricole québécoise financera-t-elle son établissement en 2035 ? : une approche prospective de l'évolution du gap de financement

À l'instar de la population québécoise, l'âge moyen des producteurs agricoles augmente. Le taux de renouvellement souhaitable pour assurer la pérennité et la diversité du secteur agricole est de 50 %. Or, en 2021, ce taux était de 16 % au Québec. Les établissements en agriculture ne suffisent donc pas à combler les départs à la retraite. Cette tendance menace la pérennité du secteur agricole québécois. À l'horizon 2035, il est attendu que la moitié des producteurs agricoles actuellement en fonction soient à l'âge de la retraite. Il est ainsi primordial d'analyser les capacités d'établissement de la relève agricole québécoise afin de comprendre ses besoins et de l'accompagner dans son parcours d'établissement. Ce projet de maîtrise explore le gap de financement des projets d'établissement à l'horizon 2035 au Québec. Une méthodologie qualitative par études de cas est mobilisée. Chaque cas d'études représente un mode de financement issu du financement agricole ou de la finance entrepreneuriale : capital personnel et de proximité, subvention, emprunt, capital de risque, capital providentiel et financement participatif. 45 entretiens semi-dirigés effectués auprès d'acteurs du financement, de relèves agricoles et de directeurs de compte ont été réalisés entre novembre 2023 et mai 2024. Selon les personnes enquêtées, il semble que deux modèles d'affaires domineront le secteur agricole québécois en 2035 : la grande entreprise au secteur de production traditionnel et la petite entreprise diversifiée. Alors que les entreprises de taille moyenne continueront à disparaître, les grandes entreprises continueront leur expansion. Lors de leur transfert en 2035, les besoins en financement seront plus importants en termes de valeur. Les coûts d'emprunt feront pression sur les besoins en financement et accentueront le gap de financement rencontré par ce modèle d'entreprises. En parallèle, l'entreprise de petite taille présentera des projets aux caractéristiques hétéroclites, dont le niveau de risque sera difficile à prévoir pour les acteurs du financement. L'asymétrie d'information plus importante viendra intensifier le gap de financement rencontré par ces entreprises. Les facteurs qui feront pression sur les besoins et l'offre en financement ne seront pas les mêmes pour ces deux modèles, créant ainsi deux segments de marché distincts pour le financement agricole : il sera primordial d'en tenir compte afin d'adapter et de développer des offres de financement qui répondent aux enjeux de chacun d'eux. Alors qu'il semble que l'emprunt pourra bonifier son offre de services pour répondre en grande partie aux besoins des grandes entreprises transférées, il appert que de nouveaux modes de financement, tels le microcrédit et le financement participatif, devront être développés pour desservir le démarrage de la future petite entreprise agricole. / Similar to the Quebec population, the average age of agricultural producers is increasing. The desired renewal rate to ensure the sustainability and diversity of the agricultural sector is 50 %. However, in 2021, this rate was 16 % in Quebec. The number of new farmers entering agriculture are not sufficient to compensate for retirements. This trend threatens the sustainability of the agricultural sector. By 2035, it is expected that half of the current agricultural producers will be of retirement age. Therefore, it is crucial to analyze the establishment capacities of Quebec's new farmers to understand, support and see them flourish. This master's project proposes to explore the financing gap of establishment projects by 2035 in Quebec. A qualitative methodology based on multiple case studies has been employed. Each case study represents a form of financing derived from agricultural or entrepreneurial finance: personal and proximity capital, grant, loan, venture capital, angel capital and crowdfunding. Semi-structured interviews conducted with financial stakeholders, beginning farmers and account managers were carried out between November 2023 and May 2024. According to the participants, it seems that two business models will dominate Quebec's agricultural sector in 2035: the large farm in the traditional production sector and the small, diversified farm. While medium-sized farms will continue to disappear, large farms will become even larger. Upon their transfer, financial needs will be greater in terms of value. Loan costs will put pressure on financial needs and exacerbate the financial gap faced by this business model. Meanwhile, the small farm will present projects with heterogeneous characteristics, whose risk level will be difficult to predict for financial actors. The greater information asymmetry will intensify the financial gap encountered by these farms. The factors that will put pressure on financial needs and supply will not be the same for these two models, leading to two distinct financial gaps. Thus, agricultural establishment cannot be treated as a single market segment, and it will be essential to take this into account to adapt and develop financial offers that meet the challenges of each of them. While it appears that loans can enhance their service offering to meet the needs of large farms, it seems that small farms will have to explore new financial forms, such as microcredit and crowdfunding.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/156790
Date24 January 2025
CreatorsEthier, Marilou
ContributorsDureau, Romain Paul, Lepage, Fanny
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typemémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise
Format1 ressource en ligne (xi, 83 pages), application/pdf
CoverageQuébec (Province)
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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