La prostitution : un frein à l'autonomie sexuelle des femmes

"Thèse présentée à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval comme exigence partielle du programme de doctorat en philosophie offert à l'Université de Sherbrooke en vertu d'un protocole d'entente avec l'Université Laval pour l'obtention du grade de Philosophiae Doctor (Ph. D." / En s’inspirant des philosophies morale, politique et féministe, cette thèse de philosophie cherche à démontrer en quoi la prostitution représente un frein à l’autonomie sexuelle des femmes. Dans un premier temps, l’auteure cherche à définir la prostitution et se questionne sur le fait que la conception libérale de liberté de choix et de pluralité des conceptions du bien tend à légitimer cette pratique. Elle s’attarde sur le point de vue abolitionniste, qui conçoit la prostitution comme une exploitation sexuelle, de même que sur certains auteures féministes qui ont montré comment les inégalités entre les sexes constituent le socle sur lequel l’échange économico-sexuel devient une norme prenant plusieurs formes. L’auteure s’attarde, dans le second chapitre, sur le concept d’autonomie et sur la façon dont nous pouvons le comprendre dans sa conception plus substantielle que procédurale. Si l’auteure considère le concept d’autonomie comme central, elle avance néanmoins, à l’instar de Marilyn Friedman et des théoriciens libéraux perfectionnistes, qu’il nous faut comprendre l’autonomie dans le contexte de socialisation, particulièrement lorsqu’il s’agit de situations qui affectent les femmes. Dans le troisième chapitre, l’auteure aborde, de façon critique, différentes conceptions de la sexualité. En s’inspirant du féminisme radical, des philosophes libéraux, ainsi que des travaux de Michela Marzano, l’auteure propose une éthique de l’autonomie sexuelle qui puisse tenir compte à la fois des choix individuels et de la protection des individus. Cette conception éthique de la sexualité, proposée par l’auteure, permet de comprendre en quoi l’échange de sexualité contre des biens hétérogènes s’avère incompatible avec l’autonomie sexuelle. Enfin, le dernier chapitre démontre en quoi les notions de choix et de consentement doivent être compris dans leur contexte social : il ne s’agit pas de nier que les personnes prostituées ne peuvent être des agents comme les autres, mais il nous faut comprendre comment la prostitution, indépendamment de l’agentivité des personnes, représente non seulement une atteinte à l’autonomie sexuelle, mais également une atteinte à la vie privée et à la sphère intime de la sexualité par le monde du travail et le capitalisme. L’auteure conclut en mettant l’accent sur la responsabilité des pouvoirs publics à favoriser, de façon cohérente, la séparation entre la sexualité et le travail, ainsi qu’à aider les femmes à sortir de la prostitution. Mots-clés : prostitution; autonomie; consentement; philosophie; féminisme; sexualité; travail; éthique.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/26313
Date23 April 2018
CreatorsJean, Rhéa
ContributorsDuhamel, André, Maclure, Jocelyn
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format260 feuilles ;, application/pdf
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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