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Comment occuper calmement une position non-définie par l'autre

Je suis né juste avant les vidéo VHS. Je ne sais toujours pas ce que les gens vivent. Ni ce qu’ils connaissent. Lorsqu’ils ferment une porte. Lorsqu’ils en ouvrent une. Le tourbillon. L’électricité. Le grand oui enfin. Je ne sais comment les gens cultivent leur sens. Je fais état ici de mes enquêtes sur les conditions passagères et favorables à l’état de grâce; celui qui sait me libérer juste assez longtemps de mon existence parfois trop actuelle pour me redonner l’envie d’y rejouer toujours. Projection, transfert; je m’identifie souvent aux contextes que je visite momentanément. Afin d’éviter qu’une langue vivante ne devienne langue morte, la kabbale juive, en interprétant seulement les consonnes, traduit ainsi un cantique de la première bible en hébreu: «Le double véritable de l’homme habite dans une pièce sans porte avec une seule fenêtre de laquelle il ne peut se faire entendre des hommes; celui qui parvient à maîtriser son double, et à le civiliser, celui-là sera en paix avec lui-même.» Moi qui aurai eu la chance d’être parfois entendu. Peut-être dans un même ordre d’idées, un passage de la médecine autochtone d’ici suggère que la corneille a un pied dans chaque monde: celui connu, et l’autre. Les Anciens disent que lorsque la corneille se mire dans une flaque d’eau en forêt, elle s’y penche et griffe son propre reflet. J’essaie d’entendre. Je n’ai pas su encore parler d’amour.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/37874
Date22 January 2020
CreatorsRobitaille, Vincent
ContributorsJean, Marcel
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typemémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise
Format1 ressource en ligne (v, 40 pages), application/pdf
Coverage21e siècle
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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