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Association entre la qualité de l'alimentation et l'exposition aux acides perfluoroalkylés (PFAA) et au bisphénol A (BPA) pouvant provenir de la transformation et de l'emballage des aliments chez les enfants et les jeunes âgés de 3 à 19 ans dans quatre communautés des Premières Nations du Québec

Contexte. Bien que les aliments traditionnels jouent un rôle primordial dans la nutrition et la culture des Premières Nations, leur consommation est de plus en plus remplacée par celle d’aliments transformés, en particulier chez les jeunes. Outre leur faible qualité nutritionnelle, les aliments transformés peuvent également contenir des contaminants chimiques comme les acides perfluoroalkylés (PFAA) et le bisphénol A (BPA). issus entres autres des emballages et de la transformation alimentaires, qui sont connus ou suspectés d’agir comme perturbateurs endocriniens. Le projet pilote Jeunes, Environnement et Santé a été réalisé en 2015 en collaboration avec quatre communautés des Premières nations au Québec auprès de jeunes 3 à 19 ans (n=198). Les objectifs du présent projet étaient de (i) documenter l'exposition aux PFAA et au BPA dans ces communautés et la comparer à celle dans la plus récente Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) : (ii) décrire la consommation des différentes catégories d'aliments pouvant contenir des PFAA ou du BPA; et (iii) examiner les associations entre la consommation d'aliments et l'exposition à ces contaminants. Méthodes. Des mesures anthropométriques ont été prises et des questionnaires ont été administrés, dont un questionnaire sur la fréquence alimentaire, sur la base duquel les apports alimentaires ont été calculés. Les échantillons biologiques ont été collectés puis analysés pour les PFAA dans le plasma (PFOS, PFOA, PFHxS et PFNA) et le BPA dans l’urine. Des modèles linéaires généralisés ont été utilisés pour tester les associations entre la consommation d'aliments et l'exposition aux PFAA et au BPA. Résultats. Les concentrations sériques de PFNA chez les participants Anishinabeg étaient significativement plus élevées que dans le cycle 5 de l'ECMS (2016-2017) pour les mêmes groupes d'âge, tandis que le PFOS, PFOA et PFHxS étaient plus faibles que dans JES!-YEH!. Les concentrations moyennes de BPA urinaire chez tous les participants étaient également plus élevées que dans l'ECMS. La consommation de produits laitiers était élevée par rapport aux autres catégories d'aliments, et en particulier le lait, chez les participants Anishinabeg âgés de 6 à 11 ans et les participants Innus âgés de 3 à 5 ans et de 6 à 11 ans. La consommation totale de produits laitiers et d’aliments ultra-transformés était significativement associée aux concentrations sériques de PFNA chez les participants Anishinabeg et Innus. Le PFNA était également associé à la consommation d'aliments ultra-transformés chez les participants Anishinabeg, alors qu'il était associé à la consommation de poissons marins sauvages et de baies chez les participants Innus. Le PFHxS était associé à la consommation de maïs soufflé au micro-ondes chez les participants Anishinabeg. Pour le BPA, une association positive a été observée avec la consommation de fromage et de lait chez les participants Anishinabeg, et avec la consommation de poissons marins sauvages, de petits fruits, de desserts et de viandes transformées chez les participants Innus. Conclusion. Ces résultats soulignent l’importance de mieux documenter les méthodes de transformation et d’emballage des aliments ainsi que de promouvoir la consommation d’aliments peu transformés et non emballés afin d’offrir des environnements alimentaires plus sains aux jeunes dans les communautés Autochtones et d’ailleurs. / Context. Although traditional foods play a central role in Indigenous Peoples nutrition and culture, their intake is increasingly being replaced by processed foods, particularly among younger generations. Other than their lower nutritional quality, processed foods may also contain chemical contaminants from food processing and packaging that are known or suspected endocrine disruptors, such as perfluoroalkyl acids (PFAAs) and bisphenol A (BPA). In 2015, the project Jeunes, Environnement et Santé / Youth, Environment and Health (JES!-YEH!) was conducted among children and youth (3-19y) in collaboration with four First Nation communities in Quebec (n=198) and the objectives of the present project were to: (i) Document exposure to PFAAs and BPA in comparison to the most recent youth data of the Canadian Health Measures Survey (CHMS Cycle 5 2016-2017); (ii) Describe the intake of different food categories that may contain PFAAs or BPA; and (iii) Examine the associations between food categories intakes and exposure to these contaminants. Methods. Anthropometric measurements were taken and questionnaires were administered, including a food frequency questionnaire, based on which food intakes were calculated. Biological samples were collected, and serum was analysed for PFAAs (PFOS, PFOA, PFHxS, PFNA) and urine for BPA. Generalized linear models were used to test associations between food intakes and biomarkers of exposure to PFAAs and BPA. Results. Mean PFNA serum concentrations were significantly higher than in the CHMS Cycle 5 (2016-2017) for the same age groups among Anishinabe participants, where as concentrations of mean PFOS, PFOA and PFHxS levels were lower than CHMS values among all JES!-YEH! participants. Mean urinary BPA concentrations were also higher than in the CHMS Cycle 5 (2016-2017) in all participants. Dairy products intake was high in comparison to other food categories, and especially milk, among Anishinabe participants aged 6 to 11 years old and Innu participants aged 3 to 5 and 6 to 11 years old. Total dairy products intake was significantly associated with PFNA serum concentrations among Anishinabe participants and Innu participants. PFNA was likewise associated with ultraprocessed foods intakes among Anishinabe participants, whereas it was associated with wild marine fish and berries intakes among Innu participants. PFHxS was associated with microwave popcorn intake among Anishinabe participants. For BPA, a positive association was found with cheese and milk intakes in Anishinabe participants, and with wild marine fish, wild berries, desserts and processed meats intakes in Innu participants. Conclusion. These results highlight the importance of better documenting food-processing and packaging methods, particularly for dairy products, and their contribution to endocrine disruptors exposures as well as to promote minimally processed and unpackaged foods to provide healthier food environments for youth in Indigenous communities and beyond.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/68411
Date10 March 2021
CreatorsDubeau, Claudelle
ContributorsLemire, Mélanie, Caron-Beaudoin, Élyse
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typemémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise
Format1 ressource en ligne (xii, 208 pages), application/pdf
CoverageQuébec (Province), Québec (Province) Abitibi-Témiscamingue., Québec (Province) Côte-Nord.
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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