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Les fondements théologiques de la liberté de l'Église dans les sociétés pluralistes et sécularisées : une proposition de développement de l'ecclésiologie catholique

Thèse en cotutelle entre l'Université Laval Québec, Canada et Facoltà teologica dell'Italia settentrionale Milano, Italie. / Dignitatis humanae (1965), la déclaration du concile Vatican II sur la liberté religieuse, stipule que « [l]a liberté de l'Église est un principe fondamental dans les relations de l'Église avec les pouvoirs publics et tout l'ordre civil. » (DH 13 § 1) Or, la marginalisation de l'Église dans les sociétés pluralistes et sécularisées révèle les limites de l'approche juridique adoptée par les Pères dans ce document. Aujourd'hui, la difficulté d'imaginer la place et le rôle de l'Église dans des contextes sociopolitiques et culturels profondément différents de celui des années 1960, pose un important problème à l'ecclésiologie catholique. Pour discerner les contours de ce problème et pour y répondre de manière fructueuse, nous parcourons, dans la première partie de cette thèse, l'histoire bimillénaire du christianisme afin de comprendre comment la liberté de l'Église a été vécue et théorisée dans divers contextes. Dans la deuxième partie, nous analysons avec précision le texte et le contexte de Dignitatis humanae, pour comprendre les raisons et la signification du changement de perspective voulu par les Pères en ce qui concerne les responsabilités du pouvoir civil en matière religieuse. Enfin, dans la troisième et dernière partie, nous analysons les défis que rencontre actuellement cet enseignement conciliaire. Au terme de ce parcours, nous en arrivons à la conclusion que la mise en lumière des fondements théologiques de la liberté de l'Église, à savoir, d'une part, l'enracinement de l'Église dans le mystère de Dieu et, d'autre part, le caractère constitutif de la perspective eschatologique, permettent de comprendre cette liberté comme une limite au pouvoir humain - dans le monde ou dans l'Église. Ainsi compris, le principe de la liberté de l'Église contribue à l'élaboration d'une ecclésiologie politique dont les circonstances actuelles montrent la nécessité. Ce parcours permet aussi de prendre conscience que non seulement ce principe traverse l'histoire, mais qu'il a une histoire, et que l'étude de celle-ci révèle des éléments de continuité permettant d'affronter les défis actuels et à venir. En somme, les découvertes effectuées en chemin nous conduisent à poser la question de la liberté de l'Église dans les sociétés, non pas comme celle d'un groupe d'individus, mais comme celle d'un corps social qui interroge et travaille les cultures et, en particulier, les conceptions de l'ordre social. / Dignitatis humanae (1965), the Second Vatican Council's Declaration on religious freedom, states that « [t]he freedom of the Church is the fundamental principal in what concerns the relations between the Church and governments and the whole civil order. » (DH 13 § 1) However, the marginalization of the Church in pluralistic and secularized societies exposes the limits of the juridical approach espoused by the Council Fathers in this document. Nowadays, the struggle to envision the place and role of the Church in sociopolitical and cultural contexts profoundly different from the one characterizing the 1960's points to a serious problem in Catholic ecclesiology. To fathom this problem properly and to address it in a productive manner, we go through, in the first part of this thesis, Christianity's two-thousand-year old history so as to understand how the freedom of the Church was implemented and theorized in various contexts. In the second part, we carefully analyze the text and context of Dignitatis humanae, to understand the reasons and the significance of the perspective shift expressed by the Fathers with regard to public powers' responsibilities in religious matters. Finally, in the third and last part, we examine the challenges currently facing this conciliar teaching. We then come to the conclusion that the highlighting of the theological foundations of the freedom of the Church, namely, the rooting of the Church in God's mystery, and the constitutive character of the eschatological perspective, allows for an understanding of this freedom as a limit to human power - be it in the world or in the Church. Thus understood, the principle of the freedom of the Church becomes a central element of the political ecclesiology called for by the current circumstances. This endeavor shows that this principle not only runs through history, but has a history, the study of which reveals elements of continuity of paramount importance to face the current challenges and those still to come. The discoveries made along the way lead us to view the question of the freedom of the Church, not as that of a group of individuals, but rather of a social body whose presence challenges cultures and, in particular, the conceptions of social order.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/69707
Date03 August 2021
CreatorsLapierre, Jean-François
ContributorsRouthier, Gilles, Bressan, Luca
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageEnglish
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (xiii, 604 pages), application/pdf
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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