Les infirmières : demandes sociales et enjeux de formation

La formation infirmière est encore aujourd'hui au centre de nombreuses controverses. Au début des années 90, ce sont deux réformes qui relancent le débat sur la formation infirmière, soient la réforme de la Santé et des Services sociaux, et la réforme de l'Éducation. Plusieurs changements sont à prévoir.

Dans le domaine de la santé, la nouvelle philosophie adoptée par le ministère de la Santé et des Services sociaux, davantage axée sur la prévention et la promotion, apporte des transformations majeures au réseau. Plusieurs organismes ont analysé les nouveaux besoins en soins de santé et ont pris position quant au niveau de formation de base en soins infirmiers permettant de répondre à ces demandes. Les nouveaux modes de distribution de soins ainsi que les besoins croissants de la population nécessitent une pratique infirmière plus autonome et requièrent des compétences multiples. L'infirmière doit avoir une formation scientifique, une plus grande autonomie, un sens des responsabilités plus développé, ainsi que des connaissances en enseignement, en animation, en gestion et en coordination. Grâce à une analyse de contenu effectuée à partir des discours que les organismes ont publiés, nous avons pu mettre en relief les besoins en soins de santé de la population et les compétences qu'ils jugeaient essentielles pour y répondre.

Ces nouvelles orientations adoptées par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, au début des années 90, apportent d'importantes modifications au réseau de la santé. Ces dernières ont un impact considérable sur la pratique infirmière actuelle et future puisqu'elles exigent l'élargissement du champ de compétences professionnelles.

Or, en éducation, le Ministère décide d'adopter une nouvelle philosophie et de revoir les programmes d'enseignement selon l'approche par compétences. C'est donc suite aux analyses de situation de travail que débute l'élaboration du programme d'enseignement collégial en soins infirmiers selon l'approche par compétences. Par cette approche, le ministère de l'Éducation espère répondre plus adéquatement aux besoins de main d'?uvre des employeurs. Cependant, au Québec, il existe deux niveaux de formation, l'un collégial et l'autre universitaire. Dans le cadre de cette recherche, la question qui se pose est de savoir si la formation collégiale en soins infirmiers peut répondre aux nouvelles demandes sociales.

Une analyse de contenu, à partir de documents officiels publiés par des organismes qui s'intéressent à la formation infirmière, nous permet d'apporter quelques éléments de réponse. Par ailleurs, l'analyse du nouveau programme au collégial en soins infirmiers selon l'approche par compétences, nous permet de voir dans quelle mesure le ministère de l'Éducation a tenu compte des nouvelles orientations sociales lors de l'élaboration de ce nouveau programme.

Les observations portant sur ces deux niveaux d'analyse ont été révélatrices. En effet, les résultats obtenus nous ont permis, en plus de mettre en parallèle les nouveaux besoins en soins de santé et les compétences visées par le nouveau programme de formation collégiale, de mettre en évidence les limites de la formation collégiale en soins infirmiers par rapport à ces nouvelles demandes. En effet, l'infirmière qui désire exercer dans le secteur communautaire devra poursuivre sa formation à l'université. Un continuum de formation sur cinq ans, (diplôme d'études collégiales sur trois ans et baccalauréat universitaire en deux ans), a été proposé par le ministère de l'Éducation en janvier 2001.

Identiferoai:union.ndltd.org:Quebec/oai:constellation.uqac.ca:915
Date January 2001
CreatorsBouchard, Marie-Claude
Source SetsUniversité du Québec à Chicoutimi
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://constellation.uqac.ca/915/, doi:10.1522/12332456

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