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Le théâtre de l’immanence. Du poétique au politique dans l’œuvre de Michel Vinaver / The Theater of Immanence. From Poetry to Politics in the Work of Michel Vinaver

Comment une œuvre d’art peut-elle agir politiquement sans être une œuvre militante ? La réponse de Vinaver, dès la fin des années 1940, est singulière : l’oeuvre sera politique de par sa matérialité même ; les idées seront immanentes à l’écriture. Mais il ne se contente pas de formuler cette réponse, il nous laisse comprendre que la bonne question se pose plus simplement encore : "comment une œuvre peut-elle agir politiquement ?" (les oeuvres « militantes », en effet, n’agissent pas véritablement, ou, si elles agissent un moment, s’éteignent très rapidement). Notre travail a donc consisté à examiner cette matérialité. Le phénomène majeur en est le collage (juxtaposition et non-intentionnalité). Un "dépouillement" des archives était nécessaire. Mais pourquoi Vinaver a-t-il choisi le théâtre et s’y est-il tenu ? Précisément parce que le théâtre est le genre où l’auteur risque le moins de faire entendre sa voix, ses idées. Dans 11 septembre 2001, sa dernière pièce, il n’invente même plus, mais se contente de découper et coller ; l’auteur s’efface derrière le compositeur. Cette pièce est essentielle pour la compréhension de toute sa poétique – on y trouve à la fois plus de copie et plus de poésie, plus de réel mais aussi plus de rituel (et l’effectivité de son théâtre se manifeste notamment dans la refondation d’une communauté, ou d’une "société contre l’État"). Le fait que les quatre études d’ensemble sur son œuvre (Ubersfeld, Elstob, Bradby et Göbler-Lingens) aient été publiées avant 2001 nous a convaincu d’écrire une thèse. / How can a work of art be politically efficient without being militant? Vinaver’s answer to this question, formulated at the end of the 1940s, is unusual: the work will be political through its own materiality; its ideas will be immanent to the writing itself. But the playwright does not leave it at that and suggests that the true question can to be rephrased in even simpler terms: "how can a work of art be politically efficient?" ("militant" works of art can’t be said to be really efficient, and if they are for a while, their action does not last for very long). My work has therefore been to examine the materiality of Vinaver’s work. Its main principle is that of collage (juxtapositions and non-intentionality). A whole body of archives had to be closely looked at. And yet, why did Vinaver choose theater, and why did he stand by that choice? Specifically because, as a genre, theater allows the voice and the ideas of the author to be subdued. For 11 September 2001, Vinaver’s last play, he no longer invented anything anymore but limited his work to cutting and pasting ; the author disappears behind the composer. This play is essential to the whole understanding of Vinaver’s poetics – this is where we find more collages and more poetry, more of the real and more of the ritual (the efficiency of his theater is notably expressed through the creation of a community, or a "society against the State"). The fact that the four comprehensive studies of his work (Ubersfeld, Elstob, Bradby et Göbler- Lingens) were published before 2001 was decisive in deciding to start and complete this PhD thesis.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2012PA030157
Date08 December 2012
CreatorsChemama, Simon
ContributorsParis 3, Rutgers university (N.J.), Naugrette-Christophe, Catherine, Shaw, Mary Lewis
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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