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Représenter la nation. Musées, pouvoir et mythologie nationale en Turquie sous le gouvernement du Parti de la Justice et du Développement (AKP) / Exhibiting the Nation. Museums, Power and National Mythology in Turkey under the Justice and Development Party (AKP) Rule

Cette étude se concentre sur la construction de musées en Turquie sous le parti de la Justice et Développement (AKP). Celle-ci se développe à partir d'un ensemble d'études existantes qui prouvent un changement dans la politique culturelle du AKP qui, guidé par la devise Yeni Türkiye (Nouvelle Turquie) vise à créer une différence entre un avant et un après AKP. La nouvelle Turquie s'appuie sur une nouvelle idéologie nationale : le Nationalisme Musulman Turc (White 2009), qui met l'accent sur l'héritage ottoman, turc et islamique de la Turquie plutôt que sur d'autres patrimoines culturels également importants tels que le grec, le romain, le byzantin et le plus récent passé de la Turquie républicaine tourné vers l'ouest. En fonctionnant comme des vitrines qui représentent l'idéologie nationale du parti au pouvoir, les nouveaux musées parrainés par l'État reflètent le rêve de l'AKP: une nouvelle Turquie, technologique, capitaliste tout en restant nationaliste et islamiste. J'ai ainsi examiné trois de ces nouveaux musées et j'ai étudié les liens entre l'État, qui sous la direction de l'AKP favorise cette idéologie nationale, et les musées qui exposent un récit national musulman turc. En développant un cadre théorique sociologique-politique original basé sur la Théorie des champs de Pierre Bourdieu, je cadre les musées dans des champs dominés par les relations de pouvoir. Je soutiens que le champ du musée est inextricablement lié à d'autres champs tels que le champ de la production culturelle, de l'économie, de l'éducation ainsi que le champ politique. De plus, comme dans tous les autres champs, le champ du musée existe dans le champ national. Je dirais que les musées et les personnes travaillant dans / pour les musées font parties intégrantes des États-nations qui les gouvernent à travers les pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif. Ils les financent, réglementent leurs fonctions et appliquent ces règlements. En s'appuyant sur la littérature récente et moins récente, sur le musée (Crooke 2016 et 2007; Newmann et Mclean 2006; Macdonald 2003; Fyfe 2011), j'ai tenté de fournir d'autres preuves que l'analyse du nationalisme (l'idéologie qui caractérise notre monde des États-nations) au sein du musée, révèle des aspects clés du musée. Les musées et les États qui embrassent le nationalisme semblent être strictement liés, de sorte que tous les musées sont soumis au symbolisme national, et des changements dans un champ, comme celui du politique par exemple, peut se répercuter sur le domaine du musée. Le nationalisme sous sa forme variée, incarné par les agents sociaux, objectivé dans les objets du musée ayant une signification nationale, ou institutionnalisé dans les bâtiments de musées à symboles nationaux, semblait être la puissance qui absorbe entièrement le musée. Sur la base de mes données, je proposerai une conclusion hétérodoxe selon laquelle tous les musées sont des musées nationaux. Je ne veux pas insinuer que tous les musées racontent et enseignent l'histoire nationale, mais que tous les musées fonctionnent comme des symboles de l'État-nation et certains créent même des symboles nationaux sous la forme de récits nationaux, de mythes, de héros, de discours des grands hommes, de drapeaux et de l'histoire nationale. En se concentrant sur les musées récemment construits en Turquie, j'expliquerai les récits nationaux au sein des musées en termes de ressources et d'approvisionnement, où le musée fonctionne comme une ressource et une multitude de discours nationaux toujours positifs, d'identité nationale et d'histoire nationale fabriqués par la classe dirigeante turque (ou "champ de pouvoir" selon Bourdieu) pour les Turcs. Par conséquent, le musée est considéré ici comme un engrenage d'un système d'identité, alors que le nationalisme, en particulier le Nationalisme Musulman Turc, est l'idéologie (ou logique doxique comme Bourdieu l'appelle) derrière cela. / This study focuses on recently build museums in Turkey under the rule of the Justice and Development Party (AKP). It develops from a body of existing studies providing evidence about a change in cultural policy carried out by the AKP that, guided by the motto Yeni Türkiye (New Turkey) aims to set a divide between pre-AKP and post-AKP era. The Yeni Türkiye builds on a new national ideology, Turkish Muslim nationalism, which emphasizes the Ottoman, Turkish, and Islamic heritage of Turkey rather than other likewise important heritages, such as the Greek, Roman, Byzantine, and the more recent, Western-oriented past of the Republic. By functioning as performative cabinets exhibiting the national ideology of the ruling party, new state-sponsored museums mirror the AKP’s dream of a new Turkey: technological, capitalist, and yet nationalist and Islamist. I looked into three of these new museums and investigated the links between the state which ruled by the AKP advertises this national ideology and museums exhibiting Turkish Muslim national narrative. By developing an original sociological-political theoretical framework based on Bourdieu’s theory of field, I frame museums in fields of changing power relations. I argue that the museum field is inextricably linked to other fields such as the field of cultural production, the field of economy, the field of education, and the political field. In addition, as with any other field, the museum field also exists within the broader national field. I will argue that museums, and people working in/for museums, exist as integrated into nation-states through the legislative, judicial, and executive powers that rule them, fund them, regulate their functions and enforce said regulations. By drawing upon the works of museum studies scholars (Crooke 2016 and 2007; Newmann and Mclean 2006; Macdonald 2003; Fyfe 2011), I attempted to provide further evidence that the analysis of nationalism (as the ideology that characterizes our world of nation-states) within the museum reveals key aspects of the museum’s significance. Museums and states embracing nationalism seem to be strictly connected, so much so that all museums are subject to national symbolism, and changes in one field, e.g. in the political field, carry potential changes in the museum field. . Nationalism in its variety of forms, embodied in state (and non-state) social agents, objectified in museum artefacts which were given national significance, or institutionalized in museum buildings with national symbols, was the force which absorbed the museum. On the basis of my data, I will suggest the rather heterodox conclusion that all museums are national museums. Not in the sense that all museums display national history but in the sense that, as I will point out, all museums function as symbols of the nation-state and some even create national symbols in the form of national narratives, myths, heroes, discourses of the big men, flags and national history. By focusing on recently built museums in Turkey, I will explain national narratives within museums in terms of resources and supply, where the museum functions as a resource and host of ever-positive national discourses, national identity, and national history manufactured by and within the Turkish ruling class (or field of power in Bourdieu’s terminology) to be supplied to the masses. Hence, the museum is seen here as a gear of a system of identity-making, whereas nationalism, particularly Turkish Muslim nationalism is the ideology (or doxic logic as Bourdieu called it) behind it.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017EHES0152
Date05 December 2017
CreatorsPosocco, Lorenzo
ContributorsParis, EHESS, University college Dublin, Bozarslan, Hamit, Watson, Iarfhlaith
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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