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Le Régent du Parnasse : le pouvoir littéraire de Boileau / The Regent of Parnassus : the Literary Power of Boileau

Si la postérité a gardé l'image d'un Boileau législateur du classicisme, le poète de son vivant se présentait davantage comme le « Régent du Parnasse », représentant littéraire d'un pouvoir exécutif qui s'est absenté. À la fois lié et délié de l'autorité royale, le pouvoir de Boileau sur les lettres, senti à l'époque comme un véritable choc scandaleux, apparaît aujourd'hui comme une fable dont on a empoisonné des générations d'élèves. Réel et fictif, ce pouvoir, contre lequel nombre de contemporains de Boileau s'élevèrent, questionne les frontières entre le monde séparé des belles-lettres et l'insertion sociale des auteurs. Notre hypothèse est que cette configuration paradoxale s'exprime dans les différents aspects de l'écriture de Boileau : une carrière institutionnelle exceptionnelle qui plaça le satirique au plus près du corps de la monarchie en tant qu'historiographe du roi ; une pratique exceptionnellement tolérée de la satire violente et nominale qui déclencha quantité de querelles ; une théorie du sublime et de la parole d'exception capable de mouvoir et de modifier notre perception des frontières du possible, du licite et de l'imaginable. Cette étude du « pouvoir littéraire » tente ainsi de combiner une approche historique des pratiques d'écriture par lesquelles Boileau affirme sa violence sociale de l'intérieur des belles-lettres ; une approche générique et linguistique des moyens d'expression de la puissance à l'intérieur des genres et du langage usuels ; et une approche herméneutique de sa théorie de l'interprétation qui fait du sublime la force par laquelle l'homme peut excéder de l'intérieur ses propres limites. / If Boileau is remembered as the legislator of classicism, alive, the poet would rather have introduced himself as the “Regent of Parnassus”, or the literary representative of an absent executive power. Boileau's influence on literature, both tied to and freed from royal authority, but also seen as outrageaously scandalous at that time, seems today to have become a fable tormenting generations of pupils. Real or fantasized, that power, against which loads of Boileau's contemporaries stood up, questions the limits between the secluded literary world and the authors' social integration. We assume that this paradoxical configuration expresses itself through various aspects of Boileau's writing: an outstanding institutional career as the King's historiographer, thanks to which the satirist had never been closer to the body of monarchy; an exceptionally lenient use of violent and nominal satire which triggered numerous quarrels; a theory of the sublime and remarkable speech which can both move and change our understanding of the frontiers between what can be done, what can be allowed, and what can be imagined. This study on “literary power” attempts to combine a historical approach to Boileau's writing through which he asserted the social violence oozing out of the literary world; to a generic and linguistic work on the means of expressions of power inside genres and common langage; and to another hermeneutic approach to his theory on interpretation which makes the sublime the strength with which man can exceed from inside his own limits.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017USPCA114
Date18 November 2017
CreatorsStambul, Léo
ContributorsSorbonne Paris Cité, Houdard, Sophie
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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