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Le travail, voie royale vers la santé mentale ? / Work, royal road to the mental health ?

Notre époque se caractérise par une généralisation des logiques managériales à tous les domaines de l'activité humaine. Jugée trop passive et inefficace, la logique protectrice et indemnisation de l'Etat-providence évolue en direction de politiques d'activation et de responsabilisation. Ces dernières visent, à l'instar des entreprises, à faire de l'individu l'entrepreneur de sa vie, le gestionnaire de sa réinsertion socio-professionnelle comme de sa trajectoire de soins et de son rétablissement. Le modèle dominant actuellement l'organisation des soins en santé mentale est celui de la réhabilitation psychosociale. Ses principes se retrouvent, via l'OMS, au cœur des politiques nationales notamment belges et françaises. Cette approche met clairement l'accent sur la vie professionnelle en intervenant préférentiellement au niveau comportemental (acquisition de nouvelles compétences) tout en laissant sensiblement de coté les approches thérapeutiques basées sur la parole. Cependant, dans le contexte socio-économique actuel (mondialisation, productivité, burn-out, chomage), le travail peut-il véritablement constituer la voie royale vers la santé mentale ? En reprenant à leur compte l'idéal de l'entrepreneur, les nouvelles politiques de soins en santé mentale peuvent-elles favoriser la (re)mobilisation subjective à l'égard du "travail" (ordinaire et psychique) de façon à relancer la quête identificatoire, àdépasser les entraves de la psychopathologie ou du conflit identificatoire ? Si l'on considère que le travail de sublimation n'est pas d'une utilisation générale et n'est accessible qu'à peu d'homme, cet impératif est-il approprié à chacun et appropriable par tous ? / Our era is characterised by a generalisation of managerial rationale to all areas of human activity. Deemed too passive and ineffective, the protective and compensatory mindset of the welfare state is changing towards activation and accountability policies. Following the corporate example, the latter aim to make an individual the entrepreneur of their life, the manager of their re-integration into the workplace as well as their care path and their recovery. The model currently dominating the organisation of mental health care is psychosocial rehabilitation. Its principles can be found at the heart of national policies, via WHO, notably in Belgium and France. This approach clearly puts the accent on working life by preferably being involved at a behavioural level (skills training) while leaving therapeutic approaches based on words essentially to one side. However, within the current socio-economic context (globalization, productivity, burn-out, unemployment), can work truly be the royal way to mental health? By committing to the entrepreneur ideal, can the new mental health care policies promote subjective (re-)modelling with regard to "work" (ordinary and psychic) so as to restart the identificatory quest, to go beyond the restrictions of psychopathology or identity crisis? If it is considered that sublimation work is not for general use and is only accessible to a few people, is this imperative appropriate to everyone and transferable by everyone?

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017USPCC013
Date19 January 2017
CreatorsWidart, Frédéric
ContributorsSorbonne Paris Cité, Mijolla-Mellor, Sophie de
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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