Entre autonomie et coopération : la construction des bibliothèques universitaires au Québec (1967-1975)

Au tournant des années 1960, à un moment où l’État investit massivement dans l’enseignement supérieur, les bibliothécaires doivent répondre à un besoin de ressources documentaires plus grand que jamais. C’est l’occasion pour eux de structurer un réseau coopératif qui permettra la consolidation du microcosme des bibliothèques universitaires québécoises.

Ce mémoire se veut une étude exploratoire de l’évolution de ce microcosme dans le champ universitaire à l’aide d’un cadre d’analyse inspiré des concepts sociologiques de Pierre Bourdieu (champ, habitus, capital). Nous y analyserons donc la création des bibliothèques universitaires modernes au Québec à travers les activités de leur principal organisme de concertation, le Sous-comité des bibliothèques de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ), de sa création en 1967 jusqu’en 1975.

Nous relèverons ainsi que le capital symbolique des bibliothèques est en fait fonction de leur capacité à appuyer la double mission des universités, la recherche et l’enseignement, par leurs ressources et leur expertise. Dans ce contexte, le sous-comité des bibliothèques adoptera une stratégie visant la reconnaissance de cette expertise, l’optimisation de l’utilisation des ressources documentaires de ses membres et l’augmentation de leurs crédits budgétaires. Il défendra également l’autonomie des bibliothèques face à diverses politiques émergeant de l’État et de la CREPUQ. Enfin, nous noterons la prépondérance de la coopération dans l’habitus du microcosme des bibliothèques universitaires et conclurons que, si les bibliothèques réussissent généralement à atteindre leurs objectifs lorsque l’enjeu relève directement de leurs compétences, elles échoueront lorsque leurs intérêts demandent un investissement financier important. / In the late 1960s, at a time when the State was investing heavily in higher education, librarians had to meet a greater need for documentary resources than ever before. To answer this need, they established a cooperative network, thus consolidating the microcosm of Quebec university libraries.

This paper is an exploratory study of this microcosm evolution in the academic field, using Pierre Bourdieu's sociological concepts of field, habitus and capital. In this Master's thesis, we analyze the creation of modern Quebec university libraries through the activities of their main consultative body, the Conference of Rectors and Principals of Quebec Universities’ (CREPUQ) Libraries subcommittee, from its creation in 1967 to 1975.

We theorize that the symbolic capital of libraries depends on their capacity to support, through their resources and expertise, the universities’ research and teaching mission. In this context, the library subcommittee will adopt a strategy to promote its members’ expertise, to optimize the use of their resources and to increase their budget. It will also defend the libraries autonomy against various policies adopted by the State and the CREPUQ. We conclude by noting the predominance of co-operation in the university libraries microcosm's habitus and by highlighting the fact that, if libraries generally succeed in achieving their objectives when it falls within their competencies, they systematically fail when their strategies require a significant financial investment.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/19071
Date04 1900
CreatorsAyoub, Mathieu
ContributorsLarivière, Vincent
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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