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Bruit blanc ; suivi de Les dispositifs sonores dans la poésie de Marie Uguay et de Joséphine Bacon

Mémoire en recherche-création / Ce projet de recherche-création explore les avenues narratives d'une pensée de contrôle du
corps par le sonore. Le travail de création réfléchira les mécanismes, les sentiments, les
contraintes conscientes ou inconscientes de personnages face à l'environnement sonore urbain.
Ces mécanismes, qu'ils soient intériorisés ou non par les personnages, permettront de penser le
dispositif sonore, au sens de Foucault puis interprété par Agamben. Le dispositif crée, entre l'être
sur lequel il agit et l'ensemble des dits et non-dits qu'il contient, un « processus de
subjectivation », ou de « désubjectivation »: il se fait contrôle, s'organise en rapports de force. La
partie création met en scène des personnages qui sont habités par des idéaux d'une libération du
corps par la musique, que cette libération − ou son échec − soit spatiale, temporelle, sociale ou
psychique. Ce travail se consacrera également à une analyse du recueil de Joséphine Bacon Un
thé dans la toundra/ Nipishapui nete mushuat (2013) et du recueil L'Outre-vie (1979) de Marie
Uguay. Ces autrices créent une dimension sonore et vocale évidente dans leurs poèmes, une
sensibilité, voire une sursensibilité à l'ouïe − notamment par le teueikan (tambour) chez Bacon et
par les « racines sonores » pour Uguay. Le son devient un vecteur qui permet de penser la
subjectivité dans des possibles spatiaux et temporels simultanés que le corps paraît empêcher.
R. Murray Schafer nomme « schizophonie » la séparation de la source d'émission du son par sa
reproduction, par la multiplication des enregistrements. Ce rapport différé à la musique produite à
distance du corps des musiciens − s'il s'agit de musique instrumentale − joue un rôle dans ce
réseau de rapports de force, dans ce dispositif qui nous intéresse. Les sources sonores se sont
aujourd'hui multipliées et apparaissent, par l'enregistrement, souvent déplacées et séparées de leur
contexte de production original. Comment penser ces effets de décontextualisation? Le travail de
création s'intéressera aux modalités et aux effets d'une voix énonciative travaillée par ces diverses
représentations d'un corps qui entend, récepteur de réalités différées, d'une pensée du
corps disséminé. Pour parler non pas seulement d'écoute, mais plutôt de ce que qui l'excède, de ce
vers quoi tend l'écriture poétique: possibilité de l'écoute de l'autre, ou de l'écoute de ce qui est
autre. / This research-creation M.A. thesis explores the narrative avenues of the impacts of sound and its effects to control the body. The creative writing work will show the mechanisms, feelings, and the conscious or unconscious constraints that are facing different characters with the urban soundscape. Those mechanisms, whether they are interiorized or not by the characters, will open a reflexion on the dispositif, as imagined by Foucault and later interpreted by Agamben. The dispositif (or apparatus) creates, between the subjectivity on which it acts and all of the contents it holds hidden or unhidden, a « process of subjectification » or « desubjectification »: it organizes, it creates a network of forces upon the subject. Bruit blanc, the creative writing work of this thesis, places characters that are hunted by ideals of a liberation of the body by music, whether this liberation − or its failure − is spatial, temporal, social or psychic. This work will also give space to an analysis of two poetry booklets: Un thé dans la toundra/ Nipishapui nete mushuat (2013) by Joséphine Bacon and L'Outre-vie (1979) by Marie Uguay. Those authors create upon reading a sonic and vocal dimension, a sensibility − even a hypersensibility − to hearing, especially through the teueikan in Bacon's poems and through racines sonores (« sound roots ») for Uguay. Their books present many esthetical and philosophical considerations on hearing as a physical and physiological phenomenon: sound becomes a vector throughout which we can imagine subjectivity in unsettling spatial and temporal possibilities that the body seems to forbid. R.Murray Schafer names « schizophonia » the splitting between what makes the sound and what transmits it which comes with the proliferation of recording technologies. This delayed connection to music that can be produced far from the bodies of musicians (when concerning instrumental music) plays a role in this network of forces, in this apparatus that keeps our interest. How can we think those effects of decontextualisation? Bruit blanc embodies the modalities and the effects of an enunciative voice that lives with different representations of a body hearing as a receptor of delayed realities, allowing to imagine the body in unquieting ways;to think about the possibility of listening to others, and to the listening of otherness.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/24202
Date04 1900
CreatorsHenry, Cassandre
ContributorsMavrikakis, Catherine, Vitali-Rosati, Marcello
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse

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