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Catégoriser et raconter la religion : les narrations religieuses et leurs frontières

L’objectif de ce mémoire est d’élaborer un outil permettant de réfléchir à la religion de façon à préserver les avancées des auteurs la conceptualisant en termes de frontières tout en tenant davantage compte de la compréhension que les acteurs la pratiquant en ont. À cette fin, j’adapte le concept de frontière à deux faces de Danielle Juteau (2015) de façon à concevoir la religion comme une catégorie formée à la fois par le rapport entre un Nous et un Autre — la face externe — et par les interprétations que les individus font de leurs pratiques religieuses — la face interne. Pour saisir cette face interne, j’avance que les tentatives actuelles de définir la religion sont inadéquates et qu’il est plus utile de la comprendre comme une forme de pratiques sociales dont le sens (religieux) découle de leur mise en narration. Cette mise en narration étant effectuée en réaction à un événement traumatique, je montre alors que la religion peut être saisie, du point de vue de la face interne, comme un ensemble particulier de narrations historiquement situées dont les individus ont le sentiment momentané qu’elles sont partagées. Ces narrations, pour être comprises, doivent donc être replacées dans le contexte de leur émergence. En Europe, cela signifie s’attarder aux premières tentatives d’imposer une compréhension de la religion à l’ensemble de la population au tournant de l’âge moderne, alors que, dans le reste du monde, cela signifie plutôt de s’attarder à l’exportation de ces narrations dans les empires coloniaux. / The aim of this thesis is to devise a tool allowing us to think about religion in such a way as to preserve the advancements of the authors conceptualizing it through the notion of frontier while taking in greater consideration the understandings of the actors who practise it. To this end, I adapt Danielle Juteau’s (2015) concept of two-sided frontier to conceive religion as a category formed by the relationship between an Us and an Other—the external side—as well as by the interpretations that individuals make of their own religious practices—the internal side. To grasp this internal side, I argue that the current attempts to define religion are inadequate and that it’s more useful to understand it as a form of social practices which acquire (religious) meaning by their insertion into narratives. This operation being a reaction to traumatic events, I show that religion can be thought, from the frontier’s internal side, as a particular set of historically located narratives of which individuals have the momentary impression that they’re shared. Thus, to be understood, these narratives have to be replaced in the context of their emergence. In Europe, that means to analyze the first attempts to impose an understanding of religion to every individual at the turn of the modern age, while, in the rest of the world, it means instead to analyze the exportation of these narratives into the colonial empires.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/24218
Date08 1900
CreatorsNérisson, Thomas
ContributorsBrodeur, Patrice
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse

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