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Les modalités de transmission d’un rapport esthétique au monde par l’enseignement des arts plastiques dans les écoles secondaires du Québec

De tout temps, plusieurs groupes sociaux ont tenté de subordonner la question de l’art, des artistes et de leurs œuvres à des impératifs idéologiques et des valeurs propres à leur époque, reconfigurant ainsi la place sociale de l’art et sa portée symbolique. De nos jours, certaines idéologies travailleraient à inscrire la valeur des formes sociales de l’art, mais également du savoir et de la connaissance, à l’émergence d’une économie dite créative et de ses logiques de marché. Depuis la Commission d’enquête sur l’enseignement des arts et la publication du rapport Rioux en 1968, la constitutionnalité d’un rapport esthétique au monde se développe essentiellement dans un cadre scolaire. Par l’entremise d’une quinzaine d’entrevues auprès d’enseignants en arts plastiques (AP), notre mémoire vise à investiguer sous quelles modalités se construit un rapport esthétique au monde chez les élèves des écoles secondaires du Québec. Pour ce faire, nous nous sommes particulièrement intéressés aux modalités sociales de la configuration des savoirs artistiques dans le programme des AP et à leur transmission par l’établissement de relations pédagogiques entre l’enseignant et les élèves.

L’analyse de nos résultats nous a permis de constater que malgré une explicitation égalitaire de la distribution d’une connaissance de l’art envers tous les élèves, les enseignants effectuaient une différenciation implicite des capacités esthétiques des élèves, modulant en ce sens leurs interventions en classe. Deux modèles pédagogiques fondés sur cette catégorisation des élèves par les enseignants ont été relevés : un modèle basé sur la performance et un autre sur la compétence, affectant le développement d’une valeur cognitive chez les élèves et l’élargissement de leur champ des possibles. Conséquemment, il pourrait être avantageux d’instituer le cours d’AP sous une valeur formative du plaisir par la création, rejoignant ainsi une valeur poétisante de l’art, au détriment de la survalorisation de la valeur sommative des apprentissages artistiques en vue du développement de la valeur scolaire des élèves et ultimement, de leur valeur économique. / At any time, several social groups have tried to enforce the question of art, artists and their works to ideological imperatives and values specific to their time, thus reconfiguring the art’s social place and symbolic significance. Nowadays, certain ideologies work to limit the value of the social forms of the art, but also of the knowledge, to the emergence of a so-called creative economy and its logic of the market. Since the Commission of inquiry on arts education and the publication of the Rioux report in 1968, the foundation of an aesthetic relationship to the world develops essentially in school. Using fifteen interviews with visual arts teachers, our work aims to investigate the ways in which an aesthetic relationship to the world is formed among students in Quebec high schools. To do so, we were particularly interested in the social modalities of the configuration of artistic knowledge in the visual arts program and in their transmission through the pedagogical relationships between the teacher and the students.

Our analysis showed that despite an egalitarian description of the distribution of the knowledge of art towards all the students, the teachers carried out an implicit differentiation of the aesthetic capacities of the students, which modulated their interventions in class. Two pedagogical models, based on this categorization of students by teachers, were identified: a performance-based model and a competency-based model. These are affecting the development of cognitive value in students and the expansion of their range of social possibilities. Therefore, it could be beneficial to institute the visual arts course under the formative value of pleasure through creation, thus reaching a poetizing value of art. This would prevent the overvaluation of the summative value of the artistic learning of the student, of the development of their academic value and ultimately, of their economic value.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/28028
Date11 1900
CreatorsBerthiaume, Steve
ContributorsSabourin, Paul
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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