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Contrôle des corps des travailleuses du sexe par les législations : étude de cas Montréal

L’idéologie dominante de la sexualité influence la place des femmes dans la société et soutient la mise en place des structures sociales et étatiques de contrôle du corps de la femme. Ces discours et structures s’articulent dans l’espace public. Pour comprendre comment la conception de la sexualité influence le contrôle du corps de la femme, cette recherche vise à identifier le courant de pensée dominant qui sous-tend la législation entourant le travail du sexe au Canada et à explorer l’impact que cette législation a sur les conditions de travail et le vécu des travailleuses du sexe.
En s’appuyant sur une analyse soutenue des transformations législatives et une analyse d’une littérature grise autour du sujet, cette recherche fait une analyse multiéchelle des cadres légaux entourant le travail du sexe dans la ville de Montréal. Cette analyse met en relation les différentes réformes législatives pour identifier les changements d’idéologie à travers le temps. L’analyse a permis de constater que la législation canadienne contemporaine se base principalement sur une approche néoabolitionniste et que malgré les réformes législatives, il y a eu en réalité peu de changement dans la nature du contrôle des corps des femmes travailleuses du sexe à travers le temps.
Dans le but de comprendre quel rôle joue les législations et réglementations dans le contrôle du corps des travailleuses du sexe dans l’espace public, une analyse de la présence des travailleuses du sexe dans les quartiers Hochelaga-Maisonneuve et Ahuntsic-Cartierville est réalisée. Cette recherche démontre que la régulation du travail du sexe se trouve à l’intersection du cadre légal fédéral et de la réglementation municipale, ce qui génère des contradictions dans l’application des lois. Le service de police de la ville de Montréal utilise le principe de nuisance publique pour orienter les actions des policiers dans des secteurs définis. Cette pratique cherche en particulier à rendre le travail du sexe moins visible dans l’espace public, principalement dans les secteurs où les plaintes de nuisance publique sont faites par des citoyens. Cette façon d’appliquer le principe de nuisance publique pourrait entrainer un déplacement des travailleuses du sexe dans d’autres secteurs de la ville, ou encore, augmenter la vulnérabilité de ces dernières. / The dominant ideologies regarding sexuality shape the place of women in society and support the establishment of social and state structures of control over women's bodies. These discourses and structures impact the social construction of space, in particular the access and use of public space. To understand how the conception of sexuality influences the control of the female body, this research aims to determine the dominant current of thought that underlies the legislation surrounding sex work in Canada and to explore the impact that this legislation has on the working conditions and the lived experience of sex workers.
Drawing on a sustained analysis of the legislative transformation in Canada and the analysis of ‘grey literature’ around the topic, this research presents a multi-scale analysis of the legal frameworks surrounding sex work in the City of Montreal. Through an analysis of the legislative reform, this research attempts to understand the shifting ideologies that have underpinned these legal frameworks. This analysis indicates that contemporary Canadian legislation is based on a neo-abolitionist approach to sex work and that, despite multiple legislative reforms, there has been little change in the control of female sex workers' bodies over time.
In order to understand what role laws and regulations play in controlling the bodies of sex workers in public space, this research then turns to an analysis of the presence of sex workers in the Hochelaga-Maisonneuve and Ahuntsic-Cartierville neighborhoods. The analysis demonstrates that stat control of sex work occurs at the intersection on the federal laws and municipal regulations. In particular, the police department of the city of Montreal uses the principle of public nuisance to guide the actions of police officers in particular sector of the city. This practice seeks to make sex work less visible in public space, which may increase the vulnerability of sex workers.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/28488
Date11 1900
CreatorsBélisle, Kelly
ContributorsMartin, Patricia
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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