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L’archétype masculin de l’amant dans la lyrique de Bernart de Ventadorn et Jaufre Rudel ; suivi de La Canczon de Virès

Mémoire en recherche-création / La poésie lyrique en langue romane, également connue comme lyrique courtoise, est un genre littéraire qui se développe dans les cours aristocratiques du sud de la France, entre les XIIe et XIIIe siècles, sous la plume des troubadours. Ces hommes et seigneurs féodaux issus des cours méridionales composent des textes lyriques, voués à la performance orale, en langue occitane (aussi connue comme langue d’oc), à partir d’un art de composition dont ils sont les inventeurs : le trobar (« art de trouver »). Dans leurs compositions, un thème récurrent concerne une conception particulière du sentiment amoureux dans les rapports socio-érotiques entre les sexes : la fin’amors (« véritable amour »). Alors que le trobar a fait l’objet d’études structurelles et formelles, des approches sociologiques, ethnologiques et même psychologiques ont tenté de comprendre les origines et le fonctionnement de la fin’amors comme idéologie et système culturel.
Suivant les études psychologiques, notre projet souhaite considérer la fin’amors comme un chemin d’initiation masculine, hypothèse que nous explorons au moyen de deux dispositifs, l’un critique (l’essai), l’autre narratif (la création). L’essai prend ainsi pour objet d’étude les textes des troubadours Bernart de Ventadorn et Jaufre Rudel, et s’intéresse à certains de leurs thèmes poétiques qui manifestent des dimensions subjectives, spirituelles et genrées, encore problématiques pour la critique, notamment : la nature du joy, les rites de l’asag et de la mort-par-amour chez Bernart, ainsi que la dame lointaine de Jaufre. À travers le filtre d’un cadre théorique tripartite, notre analyse œuvre à réinterpréter et resignifier ces motifs pour pouvoir les exploiter dans notre création littéraire : la Canczon de Virès (« la Chanson de Virès »). Œuvre romanesque et dramatique, vouée à une mise en scène, elle investit l’architecture des chansons de geste pour explorer notre hypothèse de départ et interroger les problématiques liées à l’oralité des textes poétiques. La Canczon chante ainsi le récit épique de huit jeunes hommes dans un village fictif du Midi qui, guidés par les esprits de huit troubadours, traversent des épreuves fantastiques pour atteindre une nouvelle maturité. Cette démarche s’inscrit dans le Mouvement Mythopoïétique Masculiniste du poète Robert Bly, et dans le cadre théorique de la psychologie analytique (Jung, 1981 ; Moore et Gillette, 1990, 1993) et de la mythocritique (Eliade, 1959 ; Campbell, 2008). / Romance language lyric poetry, also known as courtly lyric, is a literary genre that was developed in the aristocratic courts of southern France, between the 12th and 13th centuries, by the troubadour poets. These feudal lords from the southern courts composed lyrical texts, meant to be sung in public, in the Occitan language (also known as langue d’oc), through a poetic art: the trobar (“art of finding”). A recurring theme in their texts touches on a particular conception of love between men and women: fin’amors (“true love”). While the trobar has been subject to structural and formal studies, sociological, ethnological and even psychological approaches have attempted to understand the origins and functions of fin’amors as a cultural system.
Our aim in this project is to reconsider fin’amors as a male initiation path; we will explore this hypothesis through a critical (the essay) and a narrative (the creation) device. The essay centers around the texts of troubadours Bernart de Ventadorn and Jaufre Rudel, and focuses on certain poetic themes which manifest subjective, spiritual and gendered dimensions – that remain problematic for research –, such as: the nature of the joy feeling, the asag and death-for-love rituals in Bernart’s poetry, as well as Jaufre’s distant lady. Through the lense of a theoretical framework, our analysis proposes a reinterpretation of these motifs in order to exploit them in our literary creation: the Canczon de Virès (“the Song of Virès”). This dramatic work, meant to be staged, borrows the architecture of the great French epic poems to explore our hypothesis and question the lyric texts’ oral dimension. Thus, the Canczon sings the epic tale of eight young men in a fictional southern French village who, under the guidance of eight troubadours’ spirits, undergoe fantastic trials to reach a new form of maturity. Our approach draws on Robert Bly’s Mythopoietic Men’s Movement, as well as the theoretical framework of analytical psychology (Jung, 1981; Moore and Gillette, 1990, 1993) and mythocriticism (Eliade, 1959; Campbell, 2008).

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/28704
Date04 1900
CreatorsCantú Patiño, Diego A. A.
ContributorsGiannini, Gabriele, Larrue, Jean-Marc
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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