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La traduction inter-référentielle à l'épreuve des accommodements raisonnables

La thèse part d’un premier constat : le manque de réflexion sur les questions d’identité, d’altérité et d’intégration dans des sociétés occidentales pourtant de plus en plus hétérogènes. Le traitement médiatique québécois des accommodements raisonnables au milieu des années 2000 a ainsi rappelé la difficulté d'habiter plusieurs univers culturels à la fois. Comme si revendiquer une appartenance, c'était renoncer à toutes les autres. Comme si appartenir à une communauté religieuse, c'était y être enfermé. Notre thèse défend l’idée que les divergences identitaires et culturelles sont inhérentes à toute démocratie. Elles ne lui font donc pas obstacle, sauf quand des situations comme le traitement médiatique québécois des accommodements raisonnables tendent à accentuer ces divergences au point de rendre impossible toute communication entre cadres référentiels. Pour observer ce traitement médiatique, nous nous sommes limitée à une altérité en particulier, celle des minorités arabes et/ou musulmanes. L’observation privilégiée était par ailleurs très succincte #trois articles traductifs, trois articles non-traductifs et trois articles intraductifs tirés du journal Le Devoir#. Nous avons mobilisé une théorie de la traduction inter-référentielle pour mieux saisir les mécanismes discursifs qui ont pour vocation de montrer comment la représentation de l’Autre trahit en même temps la représentation de soi, celle de son cadre de référence ainsi que le contexte social dans lequel s’inscrivent ces représentations respectives. Nous avons également eu recours au concept de traduction citoyenne #Basalamah# qui part du principe qu’un cadre référentiel ne doit jamais être considéré comme autosuffisant. Le traducteur citoyen invite en ce sens le lecteur à une éventuelle remise en question, au repositionnement de soi vis-à-vis de l’Autre ainsi qu’au rapprochement mutuel. Or, que nous montre l’analyse des neuf articles tirés du journal Le Devoir? Elle nous montre d’abord que se situer dans une posture non traductive, c’est oublier sa dette envers l’Autre. Elle nous montre ensuite que se situer dans une posture intraductive, c’est courir derrière de vaines illusions #l’illusion d’être objectif, l’illusion d’être non-engagé ou parfois encore l’illusion de ne pas reproduire de vieilles hiérarchies#. Enfin, elle nous montre que même la posture traductive peut décourager le dialogue quand elle s’engage dans une voie trop moralisante.

Identiferoai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/20304
Date January 2011
CreatorsMzouji, Rabia
ContributorsBasalamah, Salah
PublisherUniversité d'Ottawa / University of Ottawa
Source SetsUniversité d’Ottawa
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThesis

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