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L’utilisation d’images invisibles afin d’évaluer les préférences sexuelles

Plusieurs instruments de mesure ont été développés pour évaluer les préférences sexuelles chez les hommes et les femmes. Les instruments de mesure directe (p. ex., la pléthysmographie, les questionnaires) sont les plus utilisés, mais ils ont des lacunes importantes, notamment la non-spécificité de la réponse chez certains groupes et la dissimulation des réponses lors de l'évaluation dans un contexte légal (p. ex., évaluation de la pédophilie). Les instruments de mesure indirecte, où les gens ne connaissent tous les détails du processus d’évaluation (p. ex., le temps de réaction), ont le potentiel de surpasser ces limitations et pourraient donc évaluer plus efficacement les préférences sexuelles. Il y a plusieurs années, Jiang et al. (2006) ont utilisé un instrument de mesure indirecte avec images invisibles et ont réussi à détecter l'orientation sexuelle de leurs participants. Cet instrument utilise un paradigme de suppression interoculaire où des images sexuelles invisibles influenceraient la performance à une tâche d’attention spatiale. Cette étude prometteuse n'a jamais été répliquée. Le but de cette thèse est de déterminer la validité de cet instrument de mesure indirecte. Le premier chapitre de cette thèse est consacré à un recensement des différents instruments de mesure existants afin de souligner leurs avantages et inconvénients. Le deuxième chapitre présente la première étude et donc le premier test indépendant de la méthode développée par Jiang et al. Les participants (16 hommes hétérosexuels) ont performé un peu mieux à la tâche d’attention visuelle lorsque l’objet était présenté au même endroit qu’une image invisible de femme nue plutôt qu’une image altérée. Le troisième chapitre présente la deuxième étude qui est une amélioration du test de validation de l'instrument, grâce à l’ajout d’une tâche déjà validée pour l'évaluation des préférences sexuelles, c'est-à-dire le temps d’observation d’images sexuelles, et une reproduction plus fidèle de la méthode de Jiang et al. Aucun effet attentionnel n’a été retrouvé chez 22 hommes et 25 femmes. Le quatrième chapitre présente la troisième étude où l’appareil stéréoscopique utilisé dans la tâche de suppression interoculaire a été modifié afin de le rendre optimal, c’est-à-dire en utilisant un casque de réalité virtuelle. Comme pour l’étude précédente, les images invisibles n'ont pas produit d’effet attentionnel, cette fois chez 32 hommes. Les résultats des trois études suggèrent que le paradigme de suppression interoculaire n’est pas une méthode convaincante pour évaluer les préférences sexuelles, puisqu’elle ne permet pas de détecter les préférences sexuelles (orientation sexuelle déclarée dans ce cas) des participants. Le dernier chapitre de cette thèse présente une discussion approfondie des résultats, ainsi que l’importance de la réplication des études scientifiques.

Identiferoai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/45515
Date03 October 2023
CreatorsLégère, Marie-Andrée
ContributorsLalumière, Martin
PublisherUniversité d'Ottawa / University of Ottawa
Source SetsUniversité d’Ottawa
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThesis
Formatapplication/pdf
RightsAttribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International, http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/

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