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Mobiliser le cadre conceptuel de Pierre Bourdieu pour comprendre les intellectuels

Qu'en est-il des intellectuels en ce début de XXIe siècle? Qui sont-ils? Et quel devrait être la portée et le sens de leur engagement dans l'espace public? Telles sont les questions qui animent notre questionnement philosophique actuel. Au carrefour de ces interrogations philosophiques, un questionnement encore plus profond émerge: la réalité même de la notion d'intellectuels. Dans les années quatre-vingt-dix, le sociologue Pierre Bourdieu sera, en France, la figure tutélaire de l'intellectuel engagé. Au-delà de son indéniable charisme médiatique, ce penseur appuie l'autorité sociale de son discours sur la reconnaissance internationale d'une oeuvre scientifique considérable. Une oeuvre qui, en définitive, s'intéresse aux rapports existants entre l'individu et l'action ( praxis ). De surcroit, l'un des axes importants que développent les travaux de Pierre Bourdieu est une sociologie critique des intellectuels. C'est pourquoi, dans la perspective de notre propre questionnement sur la notion d'intellectuels, nous avons choisi pour interlocuteur principal: le sociologue français. Avec l'intuition initiale, pour la rédaction du présent mémoire, que le cadre conceptuel bourdieusien constitue un outil théorique particulièrement pertinent pour développer et articuler une meilleure compréhension de la notion d'intellectuels. D'ailleurs, c'est cette hypothèse première de la fécondité des travaux de Pierre Bourdieu que cherche à valider l'ensemble de nos développements théoriques en se demandant si : «le cadre conceptuel bourdieusien permet, véritablement, une clarification significative de la notion d'intellectuels?» Notre réponse, à cette évaluation du cadre conceptuel bourdieusien, s'élaborera grâce à la lecture critique d'un corpus ciblé de l'oeuvre bourdieusienne. Notre analyse portant, pour l'essentiel, sur les concepts d'«habitus» (chap. I), de «champ» (chap. II) et de «violence symbolique» (chap. III). Ces trois concepts forment les trois chapitres de notre mémoire. Tout d'abord, parce que l'étude de l'habitus, en tant qu'«extériorité intériorisée» d'un individu donné, est propice au décryptage des trajectoires sociales, à la fois publiques et privées, des intellectuels. Le champ pour sa part, compris comme la cristallisation d'un microcosme social autonome à l'intérieur du grand univers social, est susceptible de nous révéler les «tenants et les aboutissants» des interactions sociales qui animent le monde social des intellectuels. Enfin, avec l'idée de violence symbolique, nous verrons comment l'actualisation de cette force «douce et invisible», qui s'exerce avec l'assentiment même de ses victimes, est en réalité l'expression d'un «pouvoir symbolique» qui en tant que pouvoir idéologique est pouvoir d'une essence proprement intellectuelle. Enfin, comme le cadre conceptuel bourdieusien, malgré son indéniable apport à notre travail de recherche, renferme également d'importantes limites conceptuelles. La conclusion générale du présent mémoire, nous apprendra combien il est nécessaire de nuancer la fécondité, initialement supposée, de ce cadre conceptuel pour penser la notion d'intellectuels.

Identiferoai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/5280
Date January 2008
CreatorsCernoïa, Jérôme
ContributorsDuhamel, André
PublisherUniversité de Sherbrooke
Source SetsUniversité de Sherbrooke
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeMémoire
Rights© Jérôme Cernoïa

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