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Effet de l’entraînement en résistance sur un nouveau biomarqueur de sarcopénie : la protéine plasmatique HSP72 (eHSP72)

La sarcopénie (faible masse musculaire) est associée à l’inflammation
silencieuse et à une augmentation du risque d’incapacité physique chez la population
vieillissante. Une des interventions non pharmacologiques les mieux appuyées
scientifiquement pour ralentir la sarcopénie est l’entraînement en résistance. Pour être
en mesure de dépister la sarcopénie et évaluer l’efficacité des interventions qui s’y
adressent, nous avons besoin d’outils qui permettent de quantifier la masse
musculaire. Bien qu’elles soient issues de technologies avancées, les techniques
d’imagerie actuelles quantifient la masse musculaire de façon « statique » ; c’est-à-dire
qu’elles illustrent ses caractéristiques à un moment précis dans le temps, de
manière figée. Or, la masse musculaire est en réalité le résultat d’une balance entre la
dégradation et la synthèse des protéines musculaires, deux processus hautement
dynamiques sur le plan métabolique. Récemment, les extracellular heat shock
proteins 72 (eHSP72) – protéines de choc thermiques – ont été proposées comme
biomarqueur de sarcopénie. En effet, des niveaux élevés d’eHSP72 circulants seraient
un indicateur de dégradation musculaire et ont été associés à de faibles valeurs de
masse musculaire. Ce biomarqueur offre l’avantage de refléter un processus
intracellulaire dynamique et indique vraisemblablement qu’un individu se trouve en
situation de perte de masse musculaire. Cette association entre eHSP72 et masse
musculaire a été proposée comme étant modulée par l’inflammation systémique dans
une population cachectique. Toutefois, l’évolution d’eHSP72 n’a jamais été étudiée
chez une population sarcopénique en santé à la suite d’une intervention visant
spécifiquement l’augmentation de la masse musculaire. L’adéquation entre
l’évolution d’un biomarqueur et celle de son vis-à-vis clinique est importante pour
justifier la pertinence de son utilisation en contexte longitudinal.
Ce projet de maîtrise vise à : 1) évaluer l’effet d’un entraînement en
résistance sur l’évolution du biomarqueur eHSP72 et de la masse maigre d’individus sarcopéniques en santé; 2) déterminer s’il existe des relations entre les changements
d’eHSP72, de masse maigre et des niveaux de marqueurs inflammatoires circulants.
Au total, 26 hommes sarcopéniques en santé ont complété 16 semaines
d’entraînement et les variables suivantes ont été mesurées avant et après
l’intervention : a) niveaux plasmatiques d’eHSP72 (ELISA), b) masse maigre (DXA),
c) indice de masse musculaire appendiculaire [IMMapp : masse maigre
appendiculaire (kg) / taille (m)[indice supérieur 2] ], d) niveaux sériques d’interleukine-6 (IL-6), protéine
c-réactive (CRP) et facteur de nécrose tumorale alpha (TNF-α) (ELISA haute
sensibilité).
Des concentrations d’eHSP72 ont été détectées chez 9/19 (47%) des
participants en préintervention. Une diminution des niveaux d’eHSP72 a été observée
à la suite de l’intervention (p=0,04) parallèlement à l’augmentation de l’IMMapp et
de plusieurs variables de masse maigre (Ps ≤ 0,035). Une tendance intéressante a été
soulevée entre l’évolution d’eHSP72 (diminution), hsIL-6 (diminution) et IMMapp
(augmentation), sans corrélation significative entre les changements de ces variables,
possiblement en raison d’un manque de puissance statistique.
Ces résultats sont les premiers à démontrer l’intérêt d’utiliser eHSP72
comme biomarqueur de sarcopénie dans un devis longitudinal puisque son évolution
est en adéquation avec celle de la masse maigre et de l’IMMapp, deux mesures
cliniques pertinentes chez une population sarcopénique. Toutefois, les technologies
ou protocoles utilisés pour son dosage doivent être raffinés, car nos données
indiquent un faible taux de détection. Finalement, la tendance observée entre
eHSP72, masse maigre et hsIL-6 indique que, même à des niveaux très bas
d’inflammation systémique, des interactions sont possibles dans l’évolution de ces
variables. Cette hypothèse mérite à notre avis d’être approfondie et possiblement
confirmée chez une plus large population.

Identiferoai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/5426
Date January 2014
CreatorsPerreault, Karine
ContributorsDionne, Isabelle
PublisherUniversité de Sherbrooke
Source SetsUniversité de Sherbrooke
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeMémoire
Rights© Karine Perreault

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