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Pratiques et déterminants des pratiques des omnipraticiens québécois à l'égard du dépistage du cancer du sein chez les femmes hors PQDCS

Le Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS) semble avoir amené de la confusion vis-à-vis du dépistage opportuniste, particulièrement chez les femmes de 70 ans et plus, et ce, dans un contexte de vieillissement de la population. Par ailleurs, le développement des technologies en génétique engendre des changements de pratiques de dépistage du cancer du sein chez les femmes plus jeunes et les recommandations ne sont pas unanimes concernant les limites d'âge du dépistage. La recommandation du médecin étant le facteur qui influence le plus la femme dans sa décision de passer une mammographie, il est important de connaître les pratiques et les déterminants des pratiques des médecins de première ligne concernant le dépistage du cancer du sein pour les femmes non visées par le PQDCS. Cette connaissance permettra, si nécessaire, une rétroaction afin que les pratiques puissent être conformes aux données probantes. Il s'agit d'une préoccupation des autorités de santé publique. OBJECTIFS 1. Décrire les pratiques des médecins concernant le dépistage opportuniste du cancer du sein (réviser les antécédents familiaux de cancer du sein, enseigner l'autoexamen des seins (AES), faire l'examen clinique des seins (ECS), prescrire la mammographie et référer au dépistage génétique) chez les femmes de 35 à 49 ans et de 70 ans et plus. 2. Identifier les déterminants associés à ces pratiques de dépistage chez les médecins, plus particulièrement ceux associés à la prescription de la mammographie. MÉTHODE Il s'agit d'une enquête postale descriptive à visée analytique, réalisée auprès d'un échantillon aléatoire simple de 1400 médecins omnipraticiens québécois. Les variables abordées dans le questionnaire étaient inspirées du modèle de Walsh et McPhee (1992). Les variables descriptives concernaient les pratiques de dépistage du cancer du sein chez cinq types de clientèle (femmes de 35 à 49 ans avec ou sans facteurs de risque (FR), femmes de 70 ans et plus avec ou sans une bonne espérance de vie (BEV) et toutes les femmes, peu importe leur âge ou facteurs de risque). La pratique de dépistage jugée adéquate a été définie comme suit : chez les jeunes femmes sans FR, l'enseignement de l'AES et la mammographie ne sont pas indiqués. Chez celles de 70 ans et plus avec BEV, seulement l'ECS et la mammographie sont indiqués. Chez les femmes de 35 à 49 ans avec FR, toutes les pratiques de dépistage du cancer du sein sont recommandées alors que chez les 70 ans et plus sans BEV, aucune pratique n'est indiquée. La variable dépendante correspondait à la pratique de prescription de la mammographie chez les cinq types de clientèle décrits précédemment. Les autres variables concernaient les caractéristiques du médecin, celles des patientes, et les facteurs organisationnels ou situationnels. Le questionnaire anonyme et autoadministré a été envoyé en novembre 2009. Des analyses multivariées par régression linéaire multiple et régression logistique ont été conduites entre la variable dépendante, et les variables indépendantes pour chaque type de clientèle. RÉSULTATS Le taux de réponse a été de 36 %. Pour les femmes de 35 à 49 ans, plus de 80 % des médecins rapportaient faire la pratique jugée adéquate sauf pour l'enseignement de l'AES et la référence en consultation génétique où les proportions étaient plus faibles (60 % et 54 %). Pour les femmes de 70 ans et plus avec BEV, seulement 50 % des omnipraticiens prescrivaient la mammographie de dépistage. Alors que, pour les 70 ans et plus sans BEV où le dépistage n'est pas indiqué, 47 % des médecins continuaient à faire l'ECS et 35 % à réviser les antécédents familiaux (AF). Les déterminants de la pratique de prescription de la mammographie jugée adéquate sont: l'attitude favorable au dépistage, les habiletés de dépistage, le support des pairs, la croyance en l'efficacité de la mammographie, les connaissances adéquates des recommandations et de la problématique et le nombre élevé de patientes vues. CONCLUSION Les pratiques de l'enseignement de l'AES aux jeunes femmes et leur référence en consultation génétique ainsi que la prescription de la mammographie chez les plus âgées en bonne santé nécessitent une amélioration. Pour les jeunes femmes à risque, on doit faire l'enseignement de l'AES, l'ECS, prescrire la mammographie de dépistage et référer en consultation génétique si appropriée. Pour les femmes plus âgées en bonne santé, l'ECS et la prescription de la mammographie sont pertinents. Pour améliorer ces pratiques il faudrait agir sur les attitudes et les habiletés des médecins ainsi que diffuser des recommandations plus claires.

Identiferoai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/5573
Date January 2011
CreatorsKadaoui, Nabila
ContributorsBaron, Geneviève, Guay, Maryse
PublisherUniversité de Sherbrooke
Source SetsUniversité de Sherbrooke
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeMémoire
Rights© Nabila Kadaoui

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