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La délinquance et les gangs de rue selon la perspective des jeunes contrevenants : un regard qualitatif

Le modèle québécois en matière de criminalité chez les adolescents en est un de réhabilitation (Association des centres jeunesse du Québec, 2011). La présente recherche s’inscrit dans cette optique. L’adoption de certains comportements délinquants est courante à l’adolescence. Néanmoins, 5 % des adolescents au Québec auraient une conduite délinquante qualifiée de persistante (LeBlanc, 2003). Les écrits scientifiques démontrent que les jeunes contrevenants ont un parcours développemental ainsi que des caractéristiques psychologiques qui les distinguent des autres adolescents de leur âge, notamment sur le plan de la santé mentale et des traits de personnalité. Parmi ces jeunes contrevenants, certains seront affiliés aux gangs de rue. Cette affiliation est associée à une plus grande implication à la fois dans des actes délinquants violents et non-violents ainsi qu’à davantage de symptômes sur le plan de la santé mentale (Barnes, Beaver, & Mitchell Miller, 2010; Corcoran, Washington, & Meyers, 2005). L’objectif principal de cette étude, de nature qualitative et exploratoire, est de mieux comprendre la délinquance et les gangs de rue, mais du point de vue des jeunes contrevenants. L’objectif secondaire vise à vérifier la présence de regroupements, selon des caractéristiques communes, au sein de l’échantillon de jeunes contrevenants qui ont participé à la recherche. Pour y parvenir, 10 entrevues individuelles semi-structurées ont été réalisées auprès de jeunes contrevenants en mise sous garde. Pour répondre à l’objectif principal, une analyse thématique des verbatims des entrevues a été effectuée. Les résultats démontrent que, selon les participants, dont la majorité considère faire partie d’un gang ou d’une « clique », l’affiliation à un gang de rue est un processus graduel qui permet de répondre à des besoins individuels et qui serait généralement le résultat d’un choix conscient. D’autre part, la description d’un gang de rue fait rarement consensus chez les jeunes contrevenants, suggérant que l’expérience du gang diffère d’un jeune à un autre. Toutefois, la violence et les activités illégales font partie intégrante de l’expérience du gang de rue. Par ailleurs, le désistement est considéré comme possible bien qu’il puisse être vécu difficilement. Les participants se considèrent également comme des délinquants. Afin de répondre à l’objectif secondaire, un processus d’analyse des verbatims et des notes d’entrevue a été nécessaire. Les résultats révèlent la présence de trois regroupements qui ont été établis en fonction du désir actif de changement manifesté par les jeunes et de la motivation sous-jacente aux comportements délinquants de ceux-ci. De plus, l’expérience du gang de rue et de la délinquance s’inscrivent différemment selon le développement et la situation personnelle des jeunes d’où l’importance d’aborder ces questions en intervention et mieux comprendre le sens qu’ils y donnent. Cette étude laisse présager que l’implication d’un psychologue à titre de consultant ou d’évaluateur auprès des jeunes contrevenants associés aux gangs de rue pourrait permettre de mieux comprendre leur fonctionnement psychologique, de dépister les problématiques sur le plan de la santé mentale et d’orienter les interventions de manière à les adapter aux besoins spécifiques de chaque jeune contrevenant.

Identiferoai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/6767
Date January 2015
CreatorsDemers, Anne-Marie
ContributorsLaurier, Catherine, Terradas Carrandi, Miguel
PublisherUniversité de Sherbrooke
Source SetsUniversité de Sherbrooke
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse
Rights© Anne-Marie Demers, Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.5 Canada, http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.5/ca/

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