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Les représentations de la norme lexicale dans l'enseignement du français langue maternelle au secondaire : le point de vue d'enseignants québécois

Résumé : En raison de la concurrence qu’il y a au Québec entre une norme québécoise et une norme internationale, les questionnements normatifs sont nombreux chez les professionnels de la langue, et tout particulièrement chez les enseignants de français. Dans cette étude, nous avons cherché à voir comment les représentations de la norme lexicale chez les professeurs de français langue d’enseignement au secondaire se manifestent dans leur discours à partir d’usages dont la valeur normative n’est pas clairement définie. Pour ce faire, nous avons mené des entrevues auprès de 20 enseignants et enseignantes de français au deuxième cycle du secondaire au Québec au cours desquelles nous leur avons demandé de corriger de courts textes et de justifier leurs corrections. Puis, nous les avons interrogés sur leur conception de la norme lexicale écrite et sur leurs positions normatives à l’endroit de diverses catégories d’emplois lexicaux.
Il en ressort que cette norme est le français québécois standard tel qu’on peut le dégager des dictionnaires les plus usuels ou encore perçu selon l’intuition linguistique des participants. Ce français se distingue du français oral et il exclut les anglicismes critiqués, les mots vulgaires, les impropriétés et les barbarismes. Si certains types d’emplois sont clairement jugés non compatibles avec la norme, d’autres donnent lieu à des prises de position normatives moins tranchées, plus instables. Ainsi, les néologismes, les archaïsmes, les mots familiers et les emprunts peuvent être acceptés, selon la situation de communication et selon des critères comme l’usage et l’absence de synonyme.
Le modèle de l’Imaginaire linguistique d’Houdebine nous a servi de grille pour catégoriser et analyser les représentations linguistiques observées dans le discours des participants. Cette analyse révèle que les enseignants s’appuient principalement sur des critères d’ordre prescriptif et constatif, soit le dictionnaire et l’usage, et parfois aussi sur d’autres critères comme la précision, l’intercompréhension, la fréquence ou la valeur identitaire de certains usages lexicaux pour décider de les corriger ou de les accepter lors de la correction de productions écrites. / Abstract : Due to a competition between two linguistic norms in Quebec, a Quebec norm and an international norm, language professionals – especially French teachers – often deal with prescriptive questions. Our study aims at studying how high school French language teachers’ attitudes towards the lexical norm are reflected in their discourse based on examples of uses without a clearly defined prescriptive value. To do so, we conducted individual interviews with 20 Secondary French teachers (Cycle Two) in Quebec. During these interviews, they were asked to correct short texts and to justify their corrections. Then, they were questioned on their conception of the written lexical norm and on their normative positions towards various categories of lexical uses.
This research reveals that their norm is the Quebec French standard as it is described in dictionaries or, in many cases, perceived according to the informant’s linguistic intuition. This French variety is distinguished from spoken French and excludes criticized anglicisms, coarse language, language errors and barbarisms. Although some categories of uses are clearly deemed incompatible with the norm, not all categories are given a clear-cut, stable stand. Thus, neologisms, archaisms, colloquial words and loanwords may be accepted, depending on the context and based on certain criteria such as usage and non-existence of synonyms.
Houdebine’s model of linguistic imaginary served as a grid to classify and analyze the linguistic representations observed in the participants’ discourse. This analysis shows that teachers rely heavily on prescriptive and constative criteria, that is to say dictionaries and usage, and sometimes also on other criteria such as accuracy, mutual understanding, frequency or identity value of some lexical uses in order to decide whether to correct them or not while assessing written productions.

Identiferoai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/7722
Date January 2015
CreatorsGuimond-Villeneuve, Joannie
ContributorsRemysen, Wim
PublisherUniversité de Sherbrooke
Source SetsUniversité de Sherbrooke
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeMémoire
Rights© Joannie Guimond-Villeneuve

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