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Les tourbières forestières des basses-terres du Saint-Laurent se transforment-elles en érablières rouges ? : le cas de la tourbière de Saint-Flavien

Chabot, Laurie-Anne 17 July 2024 (has links)
Les écosystèmes des régions tempérées sont l'objet de pressions importantes dues aux activités anthropiques, notamment l'urbanisation et l'agriculture, et les tourbières ne font pas exception. Ces activités altèrent leur composition végétale, favorisant entre autres l'installation d'espèces généralistes au détriment de celles tourbicoles. Cette étude porte sur la dynamique végétale d'une tourbière forestière située dans les basses-terres du Saint-Laurent. Elle comprend des secteurs minérotrophes et ombrotrophes avec divers peuplements forestiers mixtes, dont une cédrière et un mélézin à érable rouge. Mes objectifs étaient 1) de caractériser la dynamique contemporaine (XX-XXIᵉ siècles) des peuplements forestiers de la tourbière par l'examen de photographies aériennes multidates, de la dendrochronologie et de la régénération des espèces arborescentes, puis 2) de décrire leur évolution à long terme (plusieurs millénaires) en identifiant et datant au ¹⁴C des pièces de bois fossiles conservées dans la tourbe. Ma première hypothèse est que l'état de référence des peuplements minérotrophes, c'est-à-dire l'état initial avant perturbations, serait une cédrière, tandis que celui des peuplements ombrotrophes serait une tourbière arbustive. Ma seconde hypothèse est que le couvert forestier de la tourbière se transforme graduellement en peuplements mixtes d'érable rouge, puis évoluera en érablières rouges. Les résultats révèlent que les secteurs minérotrophes sont dominés par une structure forestière coniférienne depuis au moins 5000 ans, et l'installation de l'érable rouge y est très récent. Les secteurs ombrotrophes étaient autrefois ouverts, mais le mélèze s'y est densifié depuis le milieu du XXᵉ siècle, suivie d'une propagation de l'érable rouge. Les coupes forestières ayant eu lieu sur la tourbière ont été un facteur important ayant favorisé l'érable rouge. Cette espèce pourrait devenir dominante dans les décennies à venir, ce qui représenterait un état alternatif. Un retour aux stades initiaux semble improbable naturellement.
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Expansion du couvert forestier sur une tourbière ombrotrophe isolée dans une matrice agricole : une approche multidisciplinaire

Baby-Bouchard, Emmanuelle 13 December 2023 (has links)
Titre de l'écran-titre (visionné le 26 avril 2023) / Le processus de boisement des tourbières est un phénomène en accélération depuis au moins les années 1950 dans les basses-terres du Saint-Laurent au Québec, et l'érable rouge (Acer rubrum) est l'un des arbres qui contribue le plus à ce phénomène. Cette étude vise à décrire et expliquer la progression de la couverture forestière d'une vaste tourbière ombrotrophe isolée au sein d'une matrice agricole dont les bordures sont caractérisées par la présence de peuplements mixtes composés de mélèze laricin (Larix laricina) et d'érable rouge. Les objectifs sont de (1) déterminer les patrons spatio-temporels de la colonisation forestière et (2) d'identifier les facteurs responsables de l'établissement et de la croissance des arbres en ayant recours à la fois à des analyses dendrochronologiques, de photographies aériennes et paléoécologiques. Bien que le mélèze soit présent localement depuis au moins quelques siècles, l'érable rouge s'est installé seulement au début du XXe siècle. Son expansion s'est accélérée dans les décennies 1930-1940, puis à nouveau dans les années 1980. Le rythme de progression du couvert forestier a varié d'un endroit à l'autre de la tourbière (0-23 m/an), mais il fut plus rapide dans les années 1960. Contrairement à ce qui était attendu, il ne semble n'y avoir aucun lien significatif entre les multiples variables analysées (épaisseur de la matière organique, altitude de la surface, indice d'humidité topographique, utilisation du sol en périphérie, drainage et climat) et la progression du couvert forestier. Les résultats exposent la complexité des relations qui existent entre la croissance des arbres sur tourbe et leur environnement. En combinant des méthodes permettant de couvrir plusieurs échelles temporelles et spatiales, il est possible d'obtenir un portrait plus précis de la dynamique végétale. Il est suggéré que le cadre méthodologique établi dans la présente étude soit adopté lors des recherches futures sur le boisement des tourbières. / A rapid tree encroachment phenomenon has been taking place on St-Lawrence Lowlands (SLL), southern Quebec peatlands since the 1950s, and red maple (Acer rubrum) is one of the most prolific tree species. Therefore, the purpose of this study is to describe and explain the progression of forest cover in a large, isolated ombrotrophic peatland within an agricultural matrix whose edges are characterized by the presence of mixed stands of tamarack (Larix laricina) and red maple. Our objectives were (1) to describe the spatio-temporal colonization patterns of the forest cover and (2) to identify factors that might explain tree establishment and growth using a combination of paleoecological, dendrochronological and aerial photograph analyses. Although tamarack has been present locally for at least a few centuries, red maple began to establish in the early XXᵗʰ century. Its expansion accelerated in the 1930s-1940s and again in the 1980s. The colonization rate of the forest cover varied across the peatland (0-23 m/yr) but was most rapid in the 1960s. Contrary to expectations, there appeared to be no significant relationship between the multiple analyzed variables (organic matter thickness, surface elevation, topographic moisture index, land use, drainage, and climate) and forest cover progression. Our results highlight the complexity of the relationships between tree growth on peat and their environment. By combining methods that cover several temporal (contemporary and a few centuries) and spatial (local and peatland) scales, it is then possible to obtain a precise picture of the vegetation dynamics that animate the peatland. We therefore suggest that the methodological framework established in the present study should be adopted by future studies of tree encroachment.

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